Laurent Pelly – Une Périchole contemporaine

La Périchole – Les 28, 30 et 31 décembre à l’Opéra de Toulon

Laurent Pelly est un metteur en scène, qui conçoit les costumes pour toutes ses productions et crée occasionnellement ses décors. Il nous offre une aventure loufoque, des musiques jubilatoires et un dépaysement péruiven qui promettent une expérience mémorable.

Vous avez quatorze ouvrages d’Offenbach à votre actif, qu’est ce qui vous intéresse autant dans ses œuvres ?
Ce qui m’intéresse c’est l’humour, la poésie, le côté submersif et satirique des ses œuvres et la beauté de sa musique. La fantaisie et le rêve me plaisent chez Offenbach.

Qu’est ce qui vous a donné envie de monter « La Périchole » ? Qu’est-ce qui fait la particularité de cette pièce ?
J’avais déjà monté « La Périchole » d’Offenbach auparavant, mais là c’est une nouvelle production complètement différente. La particularité de cette pièce est que c’est une œuvre à la fois comique, mélancolique et politiquement satirique. C’est une situation qui n’est pas particulièrement drôle puisqu’il s’agit d’une femme qui se prostitue pour pouvoir manger, il y a quelque chose de très âpre, très dur et ce mélange avec l’humour était intéressant. C’est une pièce qui a des résonances actuelles. C’est pour cela que j’avais envie de la retravailler d’une autre façon.

Quels ont été vos choix de mise en scène pour cette Périchole ?
Mes choix de mise en scène ont pour but de rendre la pièce proche de nous, c’est-à-dire de la rendre contemporaine. Initialement ça se passe au Pérou à la fin du XVIIIe siècle, mais là l’action se déroule dans un Pérou imaginaire et actuel. C’est proche de notre époque, à travers les personnages du palais ou les personnages de la rue.

Vous créez également les costumes pour vos spectacles, pourquoi ? Que pouvez-vous nous dire sur ceux de la Perichole ?
J’ai toujours fait ça, c’est une vocation. J’ai toujours créé les costumes en même temps que la mise en scène, ça me permet d’imaginer les personnages au fur et à mesure. Les costumes de La Périchole sont plutôt contemporains, tout le premier acte se passe dans la rue, c’est le jour de la fête du vice-roi, les gens du peuple sont obligés de fêter ce jour. Ce sont des costumes de gens modestes vivant dans un pays chaud, en revanche dans le deuxième acte, au palais, je me suis un peu inspiré de la mode d’aujourd’hui. Les femmes seront blondes, habillées en tenues contemporaines et inspirées par Los Angeles.

Pouvez-vous nous parler de la distribution ?
C’est Antoinette Dennefeld qui joue La Périchole. Ce sera notre quatrième production ensemble. C’est une artiste merveilleuse, complète, qui allie le jeu et la voix de manière magistrale, elle sera puissante dans ce rôle. Alexandre Duhamel quant à lui joue le vice-roi, il le joue en ce moment-même au Théâtre des Champs-Elysées d’ailleurs. Toute la distribution contient des acteurs autant que des chanteurs qui savent allier à la fois le jeu et la musique.

Vous avez choisi une mise en scène contemporaine, quelle est difficulté rencontrée par rapport au scénario ?
Le langage, il y a eu une ré-écriture par Agathe Mélinand. Les paroles ont été revues mais ça reste la même dynamique. La base à été resserrée rythmiquement avec une langue beaucoup plus contemporaine, sinon ça fonctionne très bien, curieusement d’ailleurs. L’action pourrait se passer à n’importe quelle époque, et donc même aujourd’hui.

 

Lilas Leca

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