LES WRIGGLES – Bonne humeur sur humour noir
Hors-série spécial Centre Culturel Tisot à La Seyne
>> Le 6 avril
En anglais Wriggle veut dire “se tortiller, se trémousser ». Ces artistes-là ne
pouvaient donc pas seulement chanter des textes à l’humour grinçant, il fallait aussi qu’ils soient en mouvement, pour que l’on puisse rire encore davantage, et même sur des sujets qui fâchent ! Stéphane Gourdon nous répond.
D’où est venue l’idée du concept des Wriggles : chansons, humour et mise en scène ?
Nous étions de jeunes comédiens ayant réussi le concours de l’école de la rue Blanche (ENSATT à Paris) et, loin de notre Province, nous partagions un appartement. Le soir, quand nous étions fatigués de réciter du Racine et du Corneille, nous sortions les guitares et nous chantions des conneries ! Puis nos bêtises nous ont vraiment fait rire, ainsi que les copains et copines et, à force d’accumuler des chansons, nous avons décidé d’en faire quelque chose. Quand nous avons franchi ce pas, nous avions entre vingt-et-un et vingt-deux ans, tout ça nous plaisait beaucoup, mais nous n’avions pas envie d’un concert durant lequel nous resterions plantés derrière des micros. Nous étions inspirés par des groupes comme “les Nonnes Troppo“, avec ce petit côté “Frères Jacques“, c’est à dire de la chanson accompagnée d’un vrai jeu de scène. Il était primordial pour nous de garder notre liberté de mouvement, d’assurer le spectacle. C’est finalement en travaillant avec Sébastien Lalanne, notre metteur en scène, que nous avons abouti le concept.
Donc, aucun de vous n’était vraiment musicien ?
Il y en avait quand même quelques-uns qui savaient faire des choses en musique, qui avaient pris des cours de guitare ou autres. Mais en effet, ce n’était pas le projet principal de notre jeunesse. Malgré tout, nous avions des cours de chant classique à l’école de la rue Blanche, auxquels je prenais un plaisir phénoménal, et je voulais vraiment continuer à chanter, quelle que soit la forme que cela allait prendre. Et la forme a été celle des Wriggles !
Pourquoi êtes-vous toujours habillés en rouge ?
La raison essentielle a d’abord été économique. Nous avons fait nos premiers spectacles avec très peu d’argent et la seule chose qui manquait, une fois le spectacle mis au point et en scène, était de créer une uniformité dans notre façon de nous habiller. Nous avions tous des personnalités très différentes et il fallait donc nous uniformiser par un costume pour finalement mettre davantage en valeur ces différences. À l’époque, il existait encore des magasins « Tati », dans lesquels on trouvait des tenues très bon marché, et le choix du rouge s’est imposé de lui-même.
À qui s’adresse le spectacle ?
Le spectacle s’adresse un peu à tout le monde. Au début, c’étaient surtout des gens de notre âge qui venaient nous voir, et puis ils ont grandi, sont venus avec leurs parents puis avec leurs enfants… Le spectacle est pour tous, il faut juste savoir que les petits vont entendre des gros mots, mais pas uniquement !
Vos projets, un nouvel album ?
Nous avons sorti le dernier album il n’y a pas si longtemps et surtout, nous sommes en train de devenir indépendants, notre manière de nous produire va changer, ce qui demande pas mal de travail. Le 5 août 2025, le groupe aura trente ans et nous réfléchissons à préparer un évènement particulier pour cet anniversaire. Ensuite, nous nous concentrerons à créer un nouveau répertoire, mais pour l’instant, nous apprécions encore beaucoup celui-ci, qui n’a pas beaucoup été vu et entendu à cause des années Covid, et nous inventons et innovons encore avec grand plaisir à chaque fois que nous le jouons.
Weena Truscelli