Louis Winsberg et Laura Perrudin – Un îlot à part ….
>>Louis Winsberg et Laura Perrudin à l’Espace des arts du Pradet le 31 janvier 2024.
Louis Winsberg est un des guitaristes les plus réputés de la scène française. Il est, entre autres, le fondateur du groupe de jazz fusion Sixun et du groupe flamenco-jazz Jaleo. Laura Perrudin est une jeune harpiste-chanteuse possédant un monde bien à elle, qui mêle des styles de musiques très différents : jazz, electro, soul, etc. Ces deux artistes exceptionnels se retrouvent pour nous emmener à la croisée des chemins où leur univers se rencontrent et nous ensorceler… Quelques questions à Louis Winsberg.
Guitariste incontournable de la scène française, on ne vous présente plus, mais pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos collaborations musicales actuelles ?
Actuellement, mes deux plus gros projets sont avec le groupe Sixun, qui est reparti sur un nouvel album et fête ses quarante ans, et mon groupe de Flamenco-Jazz : Jaleo. Jaleo a eu vingt ans il y a peu, nous avons donc fait une tournée et sorti un coffret qui réunit nos trois albums. Par ailleurs, je joue dans deux trios différents, un trio orgue, batterie, guitare avec André Charlier et Benoît Sourisse, et un trio d’improvisation avec Jen-Luc Difraya et Patrice Héral qui s’appelle “Temps réel“. Ce sont donc mes principales activités du moment, si ce n’est le duo guitare-voix du nom de “Une voix, six cordes“ que je fais depuis trois
ou quatre ans avec Yvan Cujious, un chanteur de Toulouse, et ami de Claude Nougaro.
Mais au Pradet, vous serez avec Laura Perrudin, qui a un univers musical très personnel, mêlant jazz et électro, entre autres, quelle musique jouerez-vous ?
Avec Laura c’est vraiment un petit îlot à part. Nous avons fait une « rencontre », il y a sept ou huit ans, initiée par Gérard Dahan, au Petit Duc à Aix en Provence. Depuis, nous nous retrouvons de temps en temps pour jouer ses compositions et les miennes, quelques standards, ainsi que des improvisations. J’adore jouer avec Laura, nos univers se rencontrent à des croisées de chemins très intéressants, elle a un monde bien à elle et c’est toujours avec plaisir que je la retrouve.
Ce concert est-il basé sur ce qui vous plait tant dans le jazz, c’est à dire le rapport entre écriture et improvisation ?
Oui c’est ça, c’est quelque chose qui est constant dans mon travail depuis longtemps – comme pour la plupart des musiciens qui viennent du jazz – l’improvisation est très importante, mais la composition plante un univers, fait des choix pour la direction. Puis l’on essaie de mettre le plus possible de liberté à l’intérieur de ça.
Sur scène ce sera harpe, voix et guitares ?
Oui, harpe, voix, différentes guitares, et parfois j’utilise des petits instruments dans le style ethnique que j’ai conçus avec un luthier. Ce sont des petites guitares ou des instruments à cordes, un peu inédits. On reste dans des cordes, mais qui ont différentes sonorités.
Voyagez-vous toujours aux quatre coins du monde pour rencontrer musiques et musiciens ?
Et oui, cela fait partie de notre vie ! Là, je suis à Toulouse, mais il y a peu de temps j’ai été en Guyane avec Sixun, et nous devons bientôt aller au Portugal, puis j’ai été en Pologne avec Jaleo. C’est une vie assez passionnante, même si tous ces voyages sont parfois un peu fatigants.
Tous les artistes qui vous entourent semblent dans l’obligation de s’expri- mer, ce sont des gens habités, brûlant d’un feu “sacré“, comme vous sans doute ?
C’est un compliment ! En effet, j’ai l’impression que dans les projets que je fais, les gens dont je m’entoure, le casting en quelque sorte, est mon point fort. Parfois c’est assez long à construire. Dernièrement, j’ai eu une nouvelle idée, mais j’ai mis du temps à trouver les gens avec qui la réaliser. Je les ai finalement trouvés, ce sont eux qui vont m’inspirer pour écrire la musique, et je vais chercher à les mettre en situation à partir de ce qu’ils savent faire de mieux.
Weena Truscelli