LUC COADOU – Destoupez vos oreilles !

Les Voix Animées

De juillet à décembre 2022

Le directeur artistique des Voix Animées nous invite gentiment à nous déboucher les oreilles et à nous ouvrir à une nouvelle saison de musique de qualité et de surprises à répétition comme l’ensemble toulonnais a l’habitude de nous en réserver chaque année.

 

Alors Luc, nous devons destouper nos oreilles ?

 

Littéralement, cela veut dire « Retirez l’étoupe des oreilles ». L’étoupe est un tissu brut que l’on utilisait pour calfeutrer les bateaux ou comme mèche dans l’artillerie. C’est une autre façon de dire « Débouchez-vous les oreilles ». On trouve ce terme dans une chanson de Clément Janequin, « Le chant des oyseaulx ». En 2022, Les Voix Animées invitent le public à découvrir des musiques différentes, à se laisser surprendre par des propositions artistiques originales, et à venir passer quelques instants d’harmonie dans un monde qui semble en avoir de plus en plus besoin.


Peux-tu nous présenter Les Voix Animées ?

Nous sommes un ensemble vocal a cappella, même si de manière exceptionnelle, nous faisons appel à des instrumentistes. Nous varions les chanteurs au fil du temps pour des questions artistiques. Certains ont une formation à la musique ancienne, d’autres à la chanson, comme Mathieu Becquerelle, par exemple. Tous les deux ans nous organisons des auditions pour intégrer de nouveaux talents sur des projets précis. Cet été, nous accueillons de nouveaux chanteurs sur certaines productions. Dans les programmes au Thoronet, parce que le répertoire le demande, nous aurons des altos féminines plutôt que des contre-ténors. Au total, le public pourra entendre deux nouvelles altos féminines, deux nouveaux ténors, et quatre nouvelles sopranos, dont vous pouvez déjà retrouver les biographies sur notre site internet. Le défi sera de mélanger ces voix et ces timbres nouveaux au son des Voix Animées. 

 

Justement, c’est quoi le son des Voix Animées ?

Il privilégie le mélange des voix et des timbres plutôt que leurs caractères individuels. Quand on est tous ensemble, avec le même texte au même moment, le public entend une seule voix. Nous cherchons avant tout la beauté du son, avec un côté suave. Cela suppose que chaque chanteur fasse un pas vers les autres. C’est un peu comme dans un pack de rugby : tout le monde doit pousser de manière très équilibrée. 

 

Quels seront les lieux où vous chanterez cette année ?

À Toulon, dans un lieu dans lequel nous chantons chaque année, la Tour Royale, le seul bâtiment contemporain de notre époque de prédilection, puisqu’il date de 1514. D’ailleurs, on y diffusera notre série de podcasts radiophonique « 1514 », le 2 juillet. C’est un théâtre ouvert, sous les étoiles, l’été c’est très plaisant. Toujours à Toulon, nous chantons à la Cathédrale, également un lieu de patrimoine avec une très belle acoustique. Et quand on parle d’acoustique, on pense bien sûr à celle de l’Abbaye du Thoronet, à laquelle on s’associe souvent. Quand on parle du Thoronet, on pense au plain-chant, au grégorien. Nous, nous y chantons de la polyphonie de la Renaissance. C’est un lieu très clairement fait pour les voix. Chanter dans des monuments historiques, c’est mettre en lien nos musiques de patrimoine avec le patrimoine architectural. Nous sommes d’ailleurs en train de produire un CD autour des belles acoustiques de notre département du Var, avec certaines musiques déjà enregistrées au Thoronet. Nous allons également enregistrer à la Basilique de Saint-Maximin, et l’an prochain à la Collégiale de Six-Fours.