Luca Wilding – Partager ses expériences.

Re-Wilding – Le 3 mars à l’Espace des Arts au Pradet.

Luca Wilding est un jeune auteur-compositeur anglais qui vient de sortir son deuxième EP, « Book of fate ». Il écrit des chansons très personnelles, poétiques, dans la lignée des songwriters folk, rajoutant des éléments musicaux plus éthérés. Un univers à découvrir à l’Espace des Arts.

Peux-tu nous décrire ta musique, tu t’inscris dans la lignée des chanteurs folks ?
Oui, et de plus en plus. J’essaie de réconcilier cette tradition de conteurs d’histoires avec un univers plus éthéré, dream folk ou dream pop, avec des éléments de musiciens tels les Cocteau Twins, Beach House, Sufjan Stevens ou Bon Iver, qui ont poussé la production à un autre niveau. J’aime les conteurs tels Bob Dylan, Leonard Cohen ou Big Thief.

Ta musique et tes textes sont très personnels, dérivés de tes expériences, que souhaites-tu exprimer dans tes chansons ?
En racontant vos histoires, vous ouvrez une fenêtre sur une partie de votre existence qui devient universelle et en relation avec les autres. Ce n’était pas le cas pendant longtemps puis j’ai perdu des amis qui se sont suicidés. Alors je me suis demandé pourquoi je faisais de la musique, ce que je voulais dire. Quand j’étais adolescent, Cohen ou Dylan me donnaient l’impression de ne pas être le seul à avoir ressenti le deuil ou la trahison. Je souhaite pouvoir permettre aux gens de ressentir également cette connexion.

Comment écris-tu tes chansons, qu’est-ce qui t’inspire ?
J’ai eu cette période difficile, ces malheurs qui m’arrivaient. Je m’intéresse aussi à la vie des autres. Je crée des personnages qui sont un mélange entre ce qui m’est arrivé et un monde fictionnel. Le plus souvent, je m’assois et je prends ma guitare ou je me mets au piano. Je crée une musique, une progression, et je l’enregistre. Puis je vais marcher avec mes écouteurs. Naturellement une mélodie va émerger et un peu de poésie, un début de refrain… Hemingway disait : « Si tu as du mal à écrire, écris quelque chose de vrai. Soit ça t’amènera vers plus, soit tu t’arrêteras là. »

Comment se passent tes concerts ?
J’essaie de faire participer les gens en expliquant le contexte autour d’une chanson. La mise en scène est importante, nous essayons de créer une atmosphère proche du rêve, avec de belles harmonies. Avec mes musiciens, nous jouerons les chansons de mes deux EP mais aussi de nouvelles qui seront sur mon premier album. Il y aura toujours quelques chansons assez mélancoliques, mais aussi d’autres plus entrainantes, un peu à la Paul Simon. Jusque-là j’ai envie de faire le plus de concerts possible et je serai souvent en France où j’ai beaucoup d’amis.

Tu joues principalement de la guitare, quelle est ta relation à ton instrument ?
Je n’y pensais pas beaucoup avant, puis je me suis cassé la main cet été. Je me considérais plus comme un songwriter et un chanteur, la guitare était simplement un véhicule. Je ne me suis jamais beaucoup entrainé musicalement, je préférais écrire des poèmes. Mais cette blessure m’a montré à quel point j’aimais en jouer et j’étais proche de mon instrument. J’ai envie de m’améliorer encore dans sa pratique. Collaborer avec des musiciens vous permet également de progresser.

Donc c’est plutôt ta voix ton instrument principal…
Complètement. Je chante tout le temps, je me balade chez moi et je chante. Ma mère chantait en permanence, mes grands-parents aussi, des chansons country. Quand on partait en voyage, on chantait des chansons dans la voiture. Mon frère chantait naturellement des harmonies, et moi il a fallu que je travaille cela. Maintenant, c’est très important pour moi, cela me permet de me sentir proche des gens, de partager des expériences avec eux.

 

Fabrice Lo Piccolo

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