MAGALI MOUSSU – Aiguiser le regard

Galerie G, La Garde

Susanna Lehtinen

2 juin au 27 juillet

Franck Saïssi

Septembre à octobre

Cyril Besson

Novembre à décembre

 

 

Chargée de la programmation et de la médiation à la Galerie G, Magali Moussu défend une vision professionnelle et variée de l’art contemporain en restant proche de tous les publics. De quoi donner envie de garder un œil attentif aux événements de ce bel espace municipal.

 

Comment est née la Galerie G ?

Le lieu est né d’une volonté politique de la Ville de proposer de l’art contemporain dans les années 2000. Quand je suis arrivée, j’ai donné une ligne directrice en montrant ce qui se faisait à Marseille et à Nice. Avant, on présentait des photos et peintures et j’ai souhaité témoigner de la diversité des formes de pratiques : installations, œuvres in situ, vidéos, etc. Une galerie municipale se doit de prendre des risques et proposer des choses qui ne seraient pas montrées ailleurs : c’est une façon d’éduquer le regard des gens et des scolaires particulièrement. C’était important pour moi de pouvoir montrer des choses pointues, pas forcément très accessibles au premier abord, sans être élitistes pour autant. Je peux montrer des choses conceptuelles, mais le rendu plastique est quand même nécessaire pour ouvrir une porte d’entrée à tous les publics. Quand la galerie est née, le concept était “un artiste-une expo”. J’ai prolongé cet héritage, en donnant carte blanche aux artistes, mais je leur donne aussi la possibilité de proposer un duo ou un collectif pour qu’ils soient le plus libre possible.

 

Comment les artistes sont-ils sélectionnés ?

Je suis à la fois programmatrice et médiatrice. Avec ces deux casquettes, quand je découvre un artiste, je me fis à la complémentarité de ces points de vue. J’ai l’utopie de croire qu’on peut amener le public là où il ne serait pas aller par lui-même… C’est essentiel de les surprendre pour les attirer tout au long de l’année. Nous devons créer du sens et du lien dans toute la programmation. Pour la saison estivale, nous avons profité de l’ouverture du Cinéma le Rocher en présentant une artiste qui s’intéresse à la lumière. Susanna Lehtinen rend visible ce qui est invisible. Venant de Finlande, elle a un rapport particulier aux aurores boréales. À partir de septembre, ce sera au tour de Franck Saïssi que j’ai découvert à la Villa Cameline. Lui travaille sur des cartes marines qu’il chine. On va voyager entre son travail en noir et blanc à l’encre et son travail de peinture en couleur. Quand on regarde ses œuvres, on se projette dans l’univers de Jules Verne. Son imaginaire dialogue avec plusieurs géographies. Enfin, nous allons recevoir l’artiste Cyril Besson, qui est aussi le galeriste de l’Éphémère à Toulon. Il travaille sur le végétal, l’importance du “chez soi” et du bien-être qui s’est révélé pendant le confinement. C’est une des raisons pour lesquelles nous commençons des ateliers yoga dans la galerie.

 

Vous proposez une nouvelle programmation liée aux expositions ?

Oui, nous faisons maintenant intervenir les artistes dans les activités autour de l’exposition. J’ai par exemple proposé à une danseuse de faire deux performances avec un musicien en relation avec la lauréate du Salon Divers 2022, Céline Marin, qui dessine des fêtes nordiques. Il y aura aussi des ateliers gravure et de nombreuses autres techniques d’impression. Nous organisons également des concerts et des méditations musicales qui entrent en résonance dans notre espace. Tous les jeudis de l’année, nous accueillons les écoles élémentaires de la Garde. Je leur fais visiter l’exposition et leur propose moi-même des ateliers artistiques. Je retrouve parfois certains petits quelques années plus tard et ils me parlent encore des choses qu’ils ont vu la première fois… C’est fou de voir à quel point la démarche des artistes reste gravée dans leur mémoire !

Maureen Gontier