Magnificat – Splendeurs polyphoniques du siècle d’Or.
Le 9 septembre, Abbaye du Thoronet
Le 10 septembre, Abbaye de Silvacane à La Roque-d’Anthéron
Le 12 septembre, Église Notre-Dame des Blancs-Manteaux à Paris
Pour clore leur douzième cycle de concerts, Les Voix Animées vous proposent un programme consacré à la musique espagnole de la Renaissance. Une luxuriance polyphonique pour double chœur alliant rigueur et spiritualité. La création du motet de Laurent Melin pour l’abbaye du Thoronet « Pax hominibus » complète ce programme.
Sonner et louer comme la voix des chœurs angéliques est une quête continue, une obsession de l’esprit créatif des musiciens de la Renaissance. Les compositeurs du XVIe siècle sont à la recherche d’un idéal sonore, celui de la voix des anges. Ce programme en témoigne. Les musiques aériennes de Tomás Luis de Victoria, Giovanni Pierluigi da Palestrina, Cristobal de Moralès, Francisco Guerrero, Thomas Tallis, William Byrd et Thomas Weelkes sont des véhicules qui transportent l’âme vers un infini, vers une plénitude empreinte de perfection. Cette perfection est ici toute architecturale. À l’intérieur des monuments où les sons sont appelés à se déployer, la musique suit les courbes et les reliefs en d’envoûtants entrelacs. Le contrepoint se joue des formes et de l’espace dans une mise en valeur réciproque. Le son répond au silence comme le plein questionne le vide. Contrastes, couleurs, lumière et résonances s’unissent en un même message transcendant les dimensions connues.
C’est dans un effectif à double chœur pour deux sopranos, deux altos, deux ténors et deux basses que se produisent ici Les Voix Animées. Cette configuration, pensée pour l’expression en antiphonie, permet de déployer un ambitus du plus aigu au plus grave de la vocalité humaine. Le répertoire qui vous est proposé est, en quelque sorte, un parangon de l’art polyphonique de la seconde moitié du XVIe siècle. Autour de Tomás Luis de Victoria et de sa remarquable « Missa Ave Regina caelorum », vous entendrez des motets d’une grande beauté, traitant chacun de sujets bibliques ou évangéliques. Les Voix Animées ouvrent ce concert avec le « Magnificat primi toni » de Giovanni Pierluigi da Palestrina, une œuvre en dialogue du maître romain de Tomás Luis de Victoria. Les principaux représentants de l’école polyphonique espagnole viennent accompagner les diverses parties de la messe de Victoria. Cristobal de Moralès commente le martyr lumineux de l’apôtre André, frère de Simon-Pierre. Francisco Guerrero offre au texte de Salomon « Ego flos campi » une musique d’une évidente fluidité. Pour prolonger l’hommage rendu à William Byrd et Thomas Weelkes au long de leur programmation 2023, Les Voix Animées vous font découvrir trois motets aux accents célestes de l’époque élisabéthaine. De William Byrd, un extrait du psaume 136 « Quomodo cantabimus », la bouleversante plainte du peuple hébreux en exil à Babylone et « O salutaris hostia » un motet aux sonorités stupéfiantes où, par le jeu de fausses relations, le maître anglais nous laisse abasourdi. De Thomas Tallis, le professeur, le collègue et l’ami de William Byrd, « Loquebantur variis linguis », un extrait des « Actes des apôtres », est une invitation à porter dans toutes les langues la bonne nouvelle. C’est par un anthem de circonstances de Thomas Weelkes « O Lord grant the King (Queen) a long life » composé pour l’accession au trône d’Elisabeth Ire que nous terminerons ce concert. Ici, Thomas Weelkes, dans un langage proche de celui d’Henry Purcell, se fait le héraut du style nouveau baroque.
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