Manon Galy, Paul Zientara – Sur scène avec Renaud Capuçon à Six-Fours

Renaud Capuçon & friends – 27 et 28 mai à La Maison du Cygne à Six-Fours.

Manon Galy, violoniste, et Paul Zientara, altiste, sont deux jeunes musiciens de talent, qui multiplient les Prix et sont invités aux côtés de Renaud Capuçon à la Vague Classique de Six-Fours. Tous deux ont signé chez Beau Soir Productions, société de productions proposant un accompagnement sur mesure à des jeunes solistes dans le développement de leur carrière.

Pouvez-vous nous expliquer le projet Beau Soir Productions ?
M.G. : C’est une société de productions que Renaud Capuçon a fondée pour soutenir les jeunes solistes. Nous donnons des concerts partagés, de musique de chambre la plupart du temps, où il nous met en valeur. Il utilise son nom pour faire connaître les nôtres.
P.Z. : Il partage aussi son expérience des métiers de la scène, nous pouvons lui poser des questions d’ordre musical ou même de choix de costumes ! Nous enregistrons également des disques, nous avons récemment enregistré des quatuors de Mozart par exemple.

Pouvez-vous nous parler des programmes que vous allez jouer à Six-Fours ?
P.Z. : Nous jouerons deux quatuors avec piano de Mozart, des chefs d’œuvre de la musique de chambre, très variés. Le premier est beaucoup joué, il met en avant la fraicheur et la jeunesse de Mozart. On retrouve le coté concerto du piano, qui a un rôle majeur, et les cordes, violon, alto et violoncelle, doivent trouver une unité et dialoguer avec lui.
M.G. : Nous donnerons un très beau programme de Brahms avec deux œuvres majeures de la musique de chambre qui ont eu toutes deux une élaboration laborieuse. Le Quatuor numéro 3 opus 60 pour piano et cordes est une déclaration d’amour à Clara Schumann, l’épouse de Robert Schumann, dont Brahms était fou amoureux. Il a commencé l’œuvre en 1856 et l’a finie en 1875. On sent dans les thèmes toute l’intensité, la douleur, la joie, l’amour qu’il lui portait. La deuxième pièce est écrite pour un quintette pour piano et cordes. Il a remanié plusieurs fois cette œuvre, étant conseillé par ses amis, dont Clara Schumann.

Vous êtes lauréats de nombreux Prix, dont une Victoire de la Musique pour Manon, comment avez-vous découvert vos instruments et en quoi ces prix sont-ils importants ?
M.G. : Je ne viens pas d’une famille de musicien, mais ma maman était mélomane et me faisait déjà écouter de la musique classique dans son ventre, avec certainement un désir secret que je fasse de la musique. Quand j’avais cinq ans, une violoniste est venue dans mon école pour présenter son instrument et quand je suis rentrée chez moi, j’ai annoncé que je voulais être violoniste… et n’ai jamais changé d’avis. C’est une histoire d’amour, avec des hauts et des bas. A l’adolescence et dans mes études au Conservatoire de Paris, vers dix-huit ans, j’ai eu une période plus difficile, avec quelques soucis physiques, et j’ai même pensé à arrêter. Je me suis alors demandé si je voulais faire autre chose dans la vie et la réponse était non. Je me suis réconciliée avec mon instrument et c’est reparti ! Je suis tellement heureuse d’avoir fait ce choix et de vivre autant en harmonie avec le violon. Quant aux Prix, ils apportent beaucoup, ils nous font progresser sur le plan personnel et musical et sont un tremplin, d’autant plus dans le cas des Victoires de la Musique qui sont très médiatisées. .
P.Z. : Mon premier professeur enseignait le violon et l’alto. J’ai rapidement découvert l’alto et sa corde supplémentaire de Do grave. C’est ce qui m’a attiré. On a une relation très fusionnelle avec son instrument : on le voit, on l’entend tous les jours, c’est notre moyen de communication. J’ai un alto moderne, fabriqué il y a deux ans, j’aime aussi la lutherie ancienne particulièrement les altos italiens qui ont un son incroyable, mais la lutherie moderne a fait évoluer le son. Les Prix offrent de la visibilité. Ils sont importants, mais on peut réussir sans. Ils offrent une expérience un peu différente, avec de la pression et une préparation psychologique, et sont une bonne porte d’entrée vers les concerts.

Fabrice Lo Piccolo

La Vague Classique