Maria Claverie-Ricard – Fêter la danse.

Festival L’Imprudanse – Du 7 mars au 1er avril Théâtres en Dracénie à Draguignan

Chaque année, les Théâtres en Dracénie mettent à l’honneur la danse avec leur festival L’Imprudanse, proposant les spectacles de prestigieux chorégraphes mais également des propositions diverses autour de ce noble art. La directrice et programmatrice nous détaille le programme.

Nacim Battou est chorégraphe associé au théâtre, parlez-nous de votre collaboration et de ses deux propositions pour le festival…
Je l’ai rencontré il y a trois ans. Il est très généreux dans son approche au public et a un talent indéniable. Il vient du hip hop et, en tant que danseur, il a travaillé pour de très grands chorégraphes. Sa compagnie a quatre ans et, en tant que chorégraphe cette fois, il propose une danse généreuse, très rythmée, mêlant hip hop et danse contemporaine. « Dividus » a connu un grand succès à Avignon cet été au Centre de Développement Chorégraphique National. Nous sommes très heureux de montrer ce spectacle en ouverture du festival, ce sera un moment très fort avec des danseurs exceptionnels qui dansent avec les plus grands. Nassim est donc artiste associé au théâtre et nous accompagne dans une réflexion toute la saison sur le lien avec le spectateur. Il a souhaité regrouper un groupe de vingt amateurs avec une vraie envie de pratiquer la danse et leur écrire « Les Vivants », une adaptation de « Dividus », qu’ils joueront en première partie du spectacle. Pour cela, ils auront répété près de trois semaines ! C’est un formidable pédagogue qui intervient beaucoup en Education Artistique et Culturelle pour transmettre sa passion aux jeunes.

Vous accueillez la Batsheva Dance Company, renommée mondialement, pouvez-vous nous parler de cette compagnie et de leur spectacle ?
Nous avions dû annuler notre édition 2021 à cause du Covid, et en 2022 la compagnie n’a pas pu quitter Israël, pour la même raison. C’était un crève-cœur. Mais j’ai gardé contact et nous avons la chance qu’ils aient réussi à nous insérer dans leur tournée cette année, avec leur tout nouveau spectacle, « Momo », créé en Israël en décembre dernier. On retrouve dix-huit danseurs au plateau ! Ohad Naharin, le directeur de la compagnie, y parle de nos racines, de ce qui retient l’homme à sa terre mère. J’ai vu des images, ce sera un spectacle magnifique.

Quels autres spectacles proposerez-vous ?
Nous aurons « Je suis Tigre », un spectacle familial sur la migration et l’acceptation de l’autre, à partir de six ans. Également la dernière création de Pierre Rigal, « Hasard », c’est drôle, coloré et vivant. Et le dernier soir nous proposons deux spectacles. Dans « Näss », Fouad Boussouf, avec sept interprètes masculins, s’interroge sur ses racines africaines et les origines du monde. Quant à « Lamenta », je l’ai découvert à Avignon. C’est un ballet proposé par deux chorégraphes, un Belge et une Espagnole, pour neuf danseurs internationnaux, autour de danses traditionnelles, des Balkans notamment. J’étais presque sans souffle à la fin de ce spectacle très puissant et très physique. Et cette soirée finira en dansant dans le hall du théâtre aménagé en dancefloor.

Quelles sont les autres propositions autour des spectacles ?
Jusqu’à fin juin, nous montrerons les magnifiques photos argentiques de Guy Delahaye, qui a suivi les plus grands chorégraphes, Gallotta, Carlson ou Bausch, entre autres. Nous projetterons également un documentaire inédit, « Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin » de la Batsheva Dance Company. Autour du spectacle « Je suis Tigre » nous proposerons un goûter-philo à destination des familles sur le thème « Différence et amitié ». Et pour chaque spectacle, nous prévoyons une rencontre avec les artistes où le public pourra leur poser leurs questions.

Fabrice Lo Piccolo

 

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