MARIE-ANGE BRAYER – Le design au cœur de la création artistique

Du 24 juin au 30 octobre

Dans le cadre de la politique culturelle hors-les-murs engagée par le Centre Pompidou et de la Design Parade, TPM présente à l’Hôtel des Arts l’exposition, « Intérieurs modernes, 1920-1930 » sous le commissariat de Marie-Ange Brayer, conservatrice en charge de la collection design au Centre Pompidou.

 

Votre exposition s’intitule « Intérieur modernes 1920-1930 », que se passe-t-il dans ce domaine en France à cette période ? 

 

Entre 1920 et 1930, il y a une révolution dans le design liée au design industriel qui se développe. Nous quittons l’artisanat. Cette révolution qui s’opère en France va être marquée par une autre vision de l’équipement moderne que vont défendre des architectes et designers comme Charlotte Perriand ou Le Corbusier… On aura une autre approche chez Eileen Gray, plus liée à l’intériorité, avec des objets amovibles, qui vont coulisser, adaptables avec de multiples mécanismes. Les objets s’adaptent aux usagers, ils deviennent plus complexes, polyvalents et s’adaptent aux exigences de cet homme moderne toujours en mouvement, dynamique et a besoin d’objets plus pratiques. C’est aussi, l’interaction entre les espaces intérieurs et extérieurs et la période du désencombrement de l’espace.

Quel est votre rôle en tant que commissaire d’exposition ?

Mon travail consiste à valoriser les collections du centre Pompidou et mettre en avant les chefs d’œuvre de la collection ainsi que de concevoir une exposition qui s’intègre dans l’Hôtel des Arts. Par la suite, on s’applique à créer une narration au travers des moments clefs de l’exposition. En tant que chef d’orchestre, je travaille avec le service design, un scénographe qui va proposer une mise en espace des objets qui ont été choisis, mais aussi avec l’équipe de production et de communication. Le travail de médiation est important, nous veillons à ce que le public soit informé de la thématique de l’exposition et de la singularité de chaque espace à l’aide de textes explicatifs. 

 

Qu’attend le public pour cette exposition ?

Les visiteurs seront surpris, chaque salle, leur réserve une ambiance différente. Un récit accompagne le public au travers de toute l’exposition. Nous nous sommes attachés à recréer une atmosphère domestique qui rappelle la notion d’intérieur. Certaines salles sont monographiques, comme celles consacrées à Charlotte Perriand où on peut retrouver son célèbre studio-bar ou la table extensible, d’autres thématiques comme la chambre à coucher de Jean Prouvé. L’exposition comprend aussi un focus sur Eileen Grey et la villa 1029, Pierre Chareau et la Maison de Verre … Le visiteur y retrouvera des pièces très rares, des objets décoratifs, une série de planches colorées, des photographies, des diaporamas : l’exposition est transversale et pluridisciplinaire. Nous avons aussi recréé des ensembles pendant l’exposition. Cette interaction était importante. À cette époque, les objets étaient pensés les uns par rapport aux autres. En tout, cent cinquante œuvres seront exposés de cinquante créateurs et dans quinze salles différentes.

 

Quel message souhaitez-vous faire passer au public ? 

Chaque époque est novatrice et les années 20-30 sont déterminantes pour le mode de vie contemporain que nous avons encore aujourd’hui. Au Centre Pompidou, nous essayons de proposer des expositions ludiques, accessibles où chacun puisse trouver un éclairage, un mode d’entrée particulier dans l’exposition afin d’interpeller le visiteur. Nous souhaitons montrer que le design est au cœur de la création artistique bien que parfois minoré.

 

Elodie Bourget