Marion Rampal – Entre jazz et poésie.

MUSIQUE

La Tournée de l’été
Place du Marché – Draguignan
26 juillet

Marion Rampal, chanteuse, compositrice et interprète, nous parle de ses débuts dans la musique, de son rapport au jazz et ses attentes par rapport à la Tournée « Destination Dracénie » et son concert en partenariat avec Tandem.

Comment as-tu découvert cette passion pour le Jazz et pour la composition ?
J’ai baigné dans le jazz ! Ma mère en écoutait tout le temps. Mon grand-père jouait beaucoup de piano. Il a vécu sous l’Occupation et pendant cette période où le jazz était interdit, il jouait de la contrebasse et de la clarinette en plus du piano. Quant à mon arrière-grand-père, il était président d’un Hot club à Toulon et il a même accompagné Louis Armstrong et Lionel Hampton dans les casinos de la Côte d’Azur dans les années 50. J’ai donc grandi avec cet amour du jazz. Ensuite, vers mes quatorze ans, je me suis prise de passion pour des artistes qui venaient plutôt de la chanson pop ou du rock : Léonard Cohen, Jim Morrison, etc. À cette époque-là, j’ai même voulu devenir chanteuse de rock et j’ai commencé à écrire mes premières chansons.

Comment décrirais-tu ton album « Le Secret » et qu’est ce qui t’a inspiré ?
C’est vraiment un album d’interprétation, un autre versant de mon travail. Ce sont des chansons qui viennent soit de la mélodie française de la fin du XIXème / début du XXème, soit de la chanson française des années 50 60. J’ai cherché un lien entre la musique classique et la chanson française. Ma façon de composer est une combinaison entre le jazz et la poésie et je pense que tous mes projets, que ce soit en tant qu’interprète ou en tant que compositrice, sont empreints de ces aller-retours entre ces deux esthétiques. Je cherche à créer une démarche poétique à travers de mes textes, avant de créer la mélodie. C’est pour cela que c’est assez difficile pour moi de définir mon travail, mais je dirais que je suis une « Song-Weaver », que ce que je fais est vraiment entre la poésie et la composition.

Qu’est-ce que tu veux transmettre au public avec ta musique ?
Avec mes paroles je souhaite transmettre quelque chose de subtil : à la fois une subtilité sensible, mais aussi politique ou critique. Mon écriture n’est pas forcément gaie ou légère. Il y a un artiste dont je m’inspire beaucoup, Pierre Barouh, un grand auteur compositeur qui a toujours dit que dans ses chansons il y avait deux, voire trois niveaux de lecture différents et j’aime beaucoup cette idée de cacher plusieurs sens dans mes chansons ; qu’elles puissent faire écho différemment selon qu’on les ait écoutées une ou plusieurs fois et qu’elles résonnent dans les cœurs des gens.

Comment appréhendes-tu ton retour sur scène à l’occasion de la tournée « Destination Dracénie » ?
Je suis très contente de remonter sur scène pour défendre un nouveau répertoire qui me tient beaucoup à cœur, avec de nouveaux morceaux que, pour la plupart, j’ai écrit pendant le confinement. Je suis aussi très heureuse de pouvoir à nouveau partager ces moments de musique qui ont été si rares. Ce que je vais présenter le 26 juillet sera donc un album qui sortira début 2022, « Tissé », une avant-première sur la scène du théâtre en Dracénie. Avec ça, je retourne à une musique beaucoup plus acoustique que sur mon dernier album « Main Blue » qui était assez électrique. Ce sont des chansons que j’ai écrites dans un tournant de ma vie puisque je viens d’avoir quarante ans et que j’ai vécu des deuils. Cet album sera assez intimiste et introspectif, mais avec plein de lumière dedans. J’espère que ce sera un moment très spécial !

Leticia Aragon

Juillet 2021