Maureen Gontier – RAVE, le nouveau réseau d’arts visuels du Var
Historienne de l’art et scénographe de formation, Maureen Gontier travaille pour de nombreux lieux d’art contemporain en France avant de se mettre à son compte. Avec onze lieux varois, elle crée le réseau RAVE.
Comment est née l’idée d’un réseau d’art à l’échelle du Var ?
J’avais suivi de très près la création du Réseau LORA par une très bonne amie en Lorraine, donc je connaissais bien ce fonctionnement. Je suivais aussi ceux de diverses régions où j’ai vécu, alors en arrivant ici il y a trois ans, je me suis demandée pourquoi il n’y en avait pas. Je savais à quel point c’était bénéfique pour les lieux d’art et pour toute la dynamique autour avec les artistes. Aujourd’hui, par exemple, les étudiants en art partent à Nice et à Marseille mais ne restent pas assez ici et on peut les encourager en créant un environnement propice. J’ai recensé les lieux d’arts visuels du Var et j’en ai parlé à certains qui étaient très heureux que quelqu’un d’extérieur et de qualifié souhaite s’occuper de ça. Ensemble, on s’est rendu compte que tout le monde se sentait un peu isolé et on a initié le réseau RAVE.
Qui en fait partie ?
Le but est de fédérer tous les lieux de diffusion de l’art contemporain du Var et de défendre leurs singularités. Pour l’instant, il y a le Metaxu, Particules complémentaires, La Porte Étroite, Artmandat, les Centres d’Art Contemporain Châteauvert et Saint Anastasie-sur-Issole, la Villa Théo, Le Garage, l’Artothèque dracénoise, la Galerie Topic, ELSTIR. Certains lieux dépendent de collectivités, d’autres sont gérés par un collectif d’artistes, certains ont trente ans, d’autres trois, il y a des salariés et beaucoup de bénévoles avec des lieux de 23 à 375 m2 entre Toulon, Saint-Raphaël, Draguignan, Le Lavandou, Lorgues, Châteauvert, Hyères, Barjols et Saint Anastasie-sur-Issole… Ça en dit long sur la diversité des lieux qui composent le territoire et c’est ce que nous trouvons beau !
Est-ce que c’est un groupe définitif ?
Non, avec ce premier groupe de travail, on voulait développer progressivement l’équité des voix. Qu’il n’y ait pas de hiérarchie, que chacun soit considéré pour ce qu’il apporte à la création et pas par rapport à son budget. À la fin de l’année, RAVE va s’ouvrir à de nouvelles candidatures qui seront soumises au vote. Nous avons fait une charte qui nous permet de vérifier si nous nous éloignons ou pas de ce que nous voulons défendre. L’adhésion est fixée à 100 € par an pour que cela reste accessible à tous.
Quels sont vos objectifs ?
Les idées germent de jour en jour. Évidemment, nous mettons en place des stratégies de communication transversales pour développer les publics locaux, nationaux et internationaux. Ça permet aux lieux de partager leurs spectateurs entre eux et d’attirer l’attention à d’autres échelles. Mais avant tout, on ne se rend pas compte à quel point créer des échanges est important et surtout très attendu. Pour notre première Rencontre trimestrielle sur la communication, nous étions une quarantaine de professionnels, graphistes, chargés de relations presse, photographes, artistes, organisateurs.. Ça nous permet de créer des outils pour mutualiser les besoins, faire des états des lieux des pratiques, avoir une réflexion collective et riche. L’année prochaine, nous aimerions faire un salon d’édition d’art contemporain du Var, des circuits de visites groupés, un site internet et mettre en place une bourse pour inciter les jeunes à créer des projets collectifs.
Fabrice Lo Piccolo
Novembre 2021