Max Atger Trio – Ralentir dans un monde qui va trop vite.

>> Samedi 11 novembre à 20H30 au Cinéma Le Royal à Toulon

City Girl, film muet américain de Friedrich Wilhelm Murnau sorti en 1930, s’allie à l’harmonie d’un trio jazz, qui prend le temps de laisser naître, sans crainte, les émotions, et raconte cette histoire en musique, à sa façon.

 

type de musique
Jazz.

musiciens
Max Atger : saxophones,
Sébastien Lalisse : piano,
Pierre-François Maurin : contrebasse.

Souvenir de ciné-concert
C’est la première fois que je jouerai pour un ciné-concert ! Sébastien, lui, a déjà participé à ce genre d’événement, mais moi pas. C’est donc un défi et c’est un exercice auquel je voulais me confronter depuis très longtemps. Nous créerons ce souvenir tous ensemble le 11 novembre ! Quoi qu’il en soit, nous sommes très heureux de vivre cette expérience et fiers de la confiance que nous a accordée le FiMé.

 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de celui des musiciens qui composent le trio qui porte votre nom ?
Je m’appelle Max Atger, je suis saxophoniste et j’ai grandi dans les îles, en Guadeloupe et à la Réunion ce qui, pour certains projets – mais pas spécialement pour celui dont nous allons parler – a beaucoup influencé ma musique. Depuis que je suis rentré en métropole après mon Bac, j’évolue entre Avignon et Marseille, j’ai beaucoup travaillé avec Raphaël Imbert et cela faisait quelques années que j’occupais les fonctions de directeur artistique de la compagnie Nine Spirit, poste que j’ai quitté en septembre pour me consacrer à d’autres projets. Quant au groupe que nous formons avec Sébastien Lalisse, pianiste, et Pierre-François Maurin, contrebassiste, qui joueront avec moi lors du ciné-concert du 11 novembre à Toulon, il est né grâce à ma rencontre avec Sébastien Lalisse et son univers. Une rencontre vraiment importante, qui a eu lieu en 2019 lors d’une Jam session, et nous a permis de monter ce trio. À l’époque, je faisais beaucoup de jazz Bebop, très rapide, je voulais jouer vite, faire beaucoup de notes et Sébastien Lalisse m’a indiqué une voie où l’on pouvait retenir le temps, le freiner. Nous nous sommes retrouvés là, dans ce besoin de ralentir les choses dans un monde qui va trop vite, en nous disant : “prenons le temps de prendre le temps“. C’est aussi ce que nous offrons avec notre musique, nous invitons les gens à se poser, à rester en apnée, sur un fil, en suspension, pendant que nous jouons lentement avec le silence. Voilà l’ambition de ce trio qui porte mon nom surtout parce que nous n’avions pas envie d’avoir un nom de groupe, car en réalité nous sommes trois leaders. Nous insufflons chacun notre dynamique, et nos trois noms sont toujours mis en avant lors de nos prestations.

Vous donnez une autre vie à un film, est-ce que « City Girl » vous a tout de suite inspiré ?
C’est le FiMé qui nous a proposé de travailler sur « City Girl », et ce film nous a inspirés oui, et continue de le faire car nous sommes en pleine phase de création. Nous avons retrouvé dans ce film des éléments qui font écho à notre musique, nous allons donc sans doute y insérer des passages de certaines de nos œuvres. Il y a de l’espace, c’est aéré, ce qui laisse la place à de nombreuses possibilités. Nous avons aussi pris le parti d’enlever la bande son dès le premier visionnage, pour ne pas être influencés et montrer qu’avec la musique, on peut raconter une autre histoire, notre histoire.

Le jazz prend-il une nouvelle place à notre époque ?
Je pense que le jazz évolue, qu’il est constamment en mouvement. C’est une musique qui se nourrit de nombreuses esthétiques, de rencontres, elle est née de croisements et continue dans ce sens. C’est une musique de revendications, venue du peuple noir qui pouvait y exprimer sa colère et sa souffrance, mais prend-il une nouvelle place ? Je ne sais pas. On sait d’où il vient et j’espère qu’il gardera sa trajectoire de libre expression.

Votre actualité, vos projets ?
Nous avons de beaux projets cette année, quelques concerts mais également l’enregistrement du premier disque du trio fin octobre, dont la sortie sera fêtée le 12 avril lors d’une soirée concert au Petit Duc à Aix-en-Provence. Le disque est porté par la Compagnie Nine Spirit et le label Free Monkey records de Marseille.
Weena Truscelli

 

CITY GIRL

DE Friedrich Wilhem Murnau (1930)

Film muet – 1928 – USA – N&B – 77 min.,
D’après la pièce « The Mud Turtle » d’Elliott Lester.
Avec Charles Farrell, Mary Duncan, David Torrence.

Un jeune paysan dominé par son père autoritaire, doit se rendre en ville pour vendre du blé, mais revient avec une jeune épouse. Celle-ci voulait fuir l’ambiance de la ville, mais elle se heurte vite à la méfiance que le patriarche manifeste à son égard. Elle devient l’enjeu d’une lutte entre les deux hommes, tout en devant repousser les avances des employés de son beau-père. Le tout se déroule au milieu de champs de blé envahis par le vent et les passions humaines.

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