Minnie Lee Griffith – A découvrir d’urgence !

D’origine anglaise, Minnie Lee Griffith a grandi à Saint-Maximin. Armée de ses pinceaux et de ses poscas, cette jeune varoise de vingt-deux ans cherche à nous faire comprendre que ce sont nos imperfections qui nous rendent unique. Artiste intrépide, elle n’a pas peur d’élargir ses horizons afin de nous plonger dans sa propre vision d’un monde parfait. Vous ne la connaissez pas encore ? Il faut vite remédier à cela.

Quel parcours artistique as-tu suivi jusque là ?

J’ai toujours été intéressée par l’art. Je dessine depuis mon plus jeune âge et j’ai commencé à peindre vers mes quatorze ans. Après le Bac, j’ai fait une année aux BeauxArts de Toulon, mais ça n’a pas fonctionné pour moi. J’ai donc choisi de faire une pause dans mes études et j’ai débuté un service civique au sein d’une galerie d’art de Berlin. C’était une expérience enrichissante. Cette ville est très créative, on y trouve de l’art de partout ! J’ai été très inspirée. Là-bas, nous avons même crée un collectif avec mon frère : KollageKollectiv. Aujourd’hui, je suis en formation audiovisuelle avec le Cadase à La Seyne-sur-mer.

Tu peux nous parler de ce collectif berlinois que vous avez crée avec ton frère ?

Au début, nous proposions des ateliers de collage ouverts à tous. Nous allions chercher des magazines un peu partout, afin de créer de grands collages, avec la participation de tous ceux qui voulaient bien nous rejoindre. Ensuite, tous ensemble, nous allions dans la rue pour recouvrir les publicités avec nos travaux. On a aussi créé des installations avec des matériaux recyclés : des vielles télés, des écrans usagés et même de vielles machines à laver. Encore aujourd’hui, on crée des installations visuelles pour des soirées et des évènements. Le plus souvent c’est interactif ! L’été dernier, nous avons pu exposer l’une de ces installations dans la grande galerie londonienne « Saatchi ». C’était une expérience géniale.

Comment définis-tu ta démarche artistique ?

Quand je suis devant ma toile, c’est un moment d’intimité qui me fait me sentir bien dans ma peau. Je travaille à l’instinct, et ce qui en ressort peut dépendre de mes humeurs, principalement au niveau des couleurs. Je suis particulièrement touchée par les visages. Ils sont liés à tout nos sens, on peut ressentir tellement d’émotions passer à travers des yeux ! Dans notre société actuelle, tout doit être tellement parfait que ça en devient monotone. Je travaille beaucoup avec des couleurs vives. Je joue sur leur saturation, que je contraste avec du noir. Je réfléchis beaucoup à la perspective, j’aime déformer les visages pour les rendre imparfait. Je pense qu’en tant qu’humain, c’est ce un visage est ce qui nous touche le plus.

Tu travailles sur quoi en ce moment ?

Sur des formats plus grands. Je commence à représenter des nus féminins également, en m’inspirant de Matisse ou de Cézanne, mais en y imposant ma patte. J’ai envie de montrer ces femmes qui sont parfaites avec leurs imperfections : courbes, poils, vergetures. Nous sommes dans une société où le modèle féminin est être mince, avec une peau parfaite, sans aucun poil. C’est tellement faux. Tous les corps sont différents, alors pourquoi la femme devrait-elle suivre une norme imposée ? Ça met énormément de pression, surtout chez les plus jeunes.

Des projets ?

Avec mon collectif, je travaille beaucoup sur les visuels et les animations. J’ai envie de donner vie à mes portraits et à mes toiles grâce à la 3D. J’y réfléchis encore, mais l’objectif est de faire un mélange de ces différents supports : mes œuvres, des projections visuelles et du mapping également ! Ça devrait bientôt arriver !