Nadège Richard – Le repas, porteur de rencontres et de curiosité

Le Printemps des Potiers – Jusqu’au 19 juin – Bandol

Un dîner en tête à tête : comment un repas peut-il devenir un instant pour apprendre à se connaître et à se découvrir ? C’est sur cette réflexion que la céramiste Nadège Richard composera son exposition lors du Printemps des Potiers 2022 de Bandol. 

 

Vous avez déjà participé à de nombreuses expositions et marchés depuis 2011. Et vous participerez également à l’exposition Printemps des Potiers de cette année sur “Les Arts de la Table“. Qu’allez-vous y présenter ?

 

J’ai voulu travailler sur le dîner en tête à tête plus spécifiquement.

Je me suis posé la question de ce que serait ce genre de dîner, et de celui que j’aimerai vivre.

Je travaille sur deux espaces différents et ai deux plans de tables à proposer : Le début et la fin d’un dîner. Entre traditions française et asiatique, c’est un début de dîner durant lequel on peut picorer des choses, se les échanger. Et à la fin du repas la proposition d’un dessert un peu plus traditionnel avec un plat à mignardises. 

Je trouve qu’un repas est une belle façon de se rencontrer et de se connaître autour de la nourriture, des habitudes que l’on a et de la curiosité que l’on peut, ou non, avoir. Je cherche à faire un dîner assez libre et assez porteur de découverte et de curiosité. 

 

Qu’est-ce qui fait selon vous la particularité de cet événement (Le Printemps des Potiers) ?

 

Celui de cette année, particulièrement, c’est parce que je suis un peu plus mise en lumière que d’habitude, puisque on me propose de participer à l’exposition. Et je sais que le regard des gens qui composent le Printemps des Potiers, et de son public, m’importe beaucoup. Donc ça me fait une grosse pression, en plus de  cela c’est une de mes pièces qui est présentée sur l’affiche du Printemps des Potiers. Par ailleurs, c’est vraiment un événement fédérateur, porteur de rencontres et unique que je trouve très important. Important aussi en ce qui concerne la céramique contemporaine.

 

Vos collections sont centrées sur la nature, pourquoi ce thème ? 

 

Honnêtement j’ai fait ce lien sans en prendre conscience. Mais il se trouve qu’avec du recul, cette année est un peu particulière, et cet événement aussi. Parce que je suis en grande transition. J’habite en plein centre de Marseille et me prépare à déménager autour de Grenoble. Le but étant de rejoindre un peu plus la campagne et de fuir un peu la ville. Et même si j’étais bien en ville pendant longtemps, je réalise peut être qu’être éloignée de cette nature et de l’essentiel m’a fait reconstruire cet environnement naturel autour de moi.

 

Aujourd’hui, vous apportez un soin très particulier à la mise en scène, comment se passe ce travail ? 

 

En fait c’est plutôt un point technique, je mets d’abord en place le décor, et ensuite apparaissent les personnages. Je parle particulièrement pour les collections Bestioles et Branche Libellule. Les petites bestioles et les éléments un peu plus réalistes apparaissent après le décor général.

En ce qui concerne la mise en scène de mes pièces pour l’exposition au Printemps des Potiers, elle se fera surtout sur place. 

 

Vous dites aussi vouloir embellir le quotidien avec vos pièces fonctionnelles et originales en y incluant une certaine forme de poésie, que voulez-vous dire par là ? 

 

Je trouve que c’est important que les objets vivent.

Ressentir le bonheur de choisir le bon bol le matin pour le café, ou l’assiette dans laquelle on a envie de manger tel ou tel plat, c’est déjà une belle façon de vivre le quotidien. 

Et je pense qu’on devrait apporter de la poésie avec tout, tout le temps.

Pouvoir prendre un peu de recul sur les choses, et se recentrer sur celles qui font du bien et sur ce qui importe.

Lila Ayoldi