PASCAL ORSINI, Solliès-Ville fête la BD depuis trente ans !

Spécial Festival de BD de Solliès-Ville

Chaque année, le festival de BD de Solliès-Ville marque en quelques sorte la fin d’une saison d’été qui aura été riche en festivals en tout genre. Cette année, Pascal Orsini, son créateur, fête en beauté les trente ans de cette institution de la BD, avec en Président le célèbre Loisel.

Comment a débuté le festival ?
Au départ, nous avions repris pendant cinq ans le festival de BD de Hyères créé par Mourad Boudjellal. En 88, quand nous avons arrêté, le maire de Solliès-Ville nous a demandé de créer un festival ici. A cette époque-là, nous étions les seuls entre Nice et Marseille. Aujourd’hui, il y en a beaucoup. Nous avons commencé en 89, avec vingt-cinq auteurs sous un chapiteau, et sous trois jours de pluie… un vrai succès !!!! La mairie nous a très fortement soutenus pendant les vingt premières éditions. Aujourd’hui notre association paie tout avec des subventions de la mairie, de la région, du département, et quelques privés. Cette année, nous fêtons la trentième édition.

Parlez-nous de votre invité d’honneur Régis Loisel ?
Il a remporté le Grand Prix du festival l’année dernière, et comme le veut la tradition il sera Président cette année. C’est un auteur grand public, mais aussi très estimé par les autres dessinateurs. Il a pour habitude de créer une série majeure par décennie. Dans les années 80, ce fut « La quête de l’oiseau du temps », première série BD d’Heroic Fantasy. Dans les années 90 Peter Pan. Puis il est parti au Québec et a créé « Magasin général » dans les années 2000. Là il est rentré et a fait chez Glénat une très belle adaptation de Mickey, qui se situe pendant la crise des années 20, c’est très politique. Glénat a signé un accord avec Disney pour faire réaliser des adaptations de Mickey par des auteurs européens. Loisel arrive à toucher un public féminin aussi, sûrement grâce à son dessin.

Quels seront les auteurs marquants en dédicaces cette année ?
Pour la trentième, nous avons fait revenir plusieurs « Grand prix ». D’ailleurs, beaucoup de ces Grand Prix de Solliès ont par la suite été Grand Prix d’Angoulème. Nous aurons Trondheim, Art Spiegelmann, Berberian, Jean-Claude Denis, Hervé Baru, Batem pour Le Marsupilami, François Bouc gd prix sollies Bernard Coset aussi, Max Cabane. Il y aura de nombreux autres auteurs également.

Outre les dédicaces, quelles seront les autres animations ?
Nous animons des tables rondes, en rapport avec la profession. Cette année, il y en aura une sur les changements dans l’industrie de la BD : il y a trente ans, il sortait sept cent albums par an, aujourd’hui quatre mille ! Le chiffre d’affaires total étant sensiblement identique, les ventes par album ont fortement baissé. Nous en aurons une autre sur « Le dessin comme arme de résistance », avec Tardy qui a écrit sur la guerre et est un auteur revendicatif, et Art Spiegelman qui a, entre autres, créé le journal Resist contre Trump.
Nous aurons également des lectures en peintures : cette année Peter Pan, en rapport avec notre affiche représentant la fée Clochette, et un conte de Jean Giono. Pendant la lecture, le dessinateur fait une grande fresque de 3mx1m en direct. Nous aurons également des expositions, un atelier de lithographie où les auteurs font des dessins sur pierre, puis Mario Ferreri les tire.
La semaine d’avant le festival, nous proposons des stages de BD, pour les jeunes entre dix-huit et vingt ans. Ils sont animés par trois auteurs : Gradimir Smudja, Milan Jovanovic, et Toni Sandoval. Nous accueillons une soixantaine d’élèves sur huit demi-journées. D’anciens stagiaires sont devenus pros, et nous ont proposé de venir apporter leur aide. Le stage est gratuit, sur simple inscription.

http://www.festivalbd.com/sollies-ville/accueil.html