Patrick Montalto – L’humanité en volume.

L’aventure Meta Classic : Exposition du 3 février au 4 juin sur le quai de Gaulle à Bandol.

Patrick Montalto est un sculpteur varois passionné par le corps et le mythe. Il est invité par la Mairie de Bandol à exposer huit sculptures monumentales sur la nouvelle promenade littorale de la ville.

Vos œuvres vont être installées en extérieur sur le quai de Gaulle. Qu’est-ce que ce lieu vous a inspiré ?
Que de l’admiration, c’est un lieu magnifique, un bel écrin pour mes sculptures, donc je suis satisfait et heureux. Les travaux qui avaient été faits il y a quelques années sur l’esplanade ont transcendé l’endroit. Nous avons fait un repérage et la mise en espace a été très simple à imaginer ! Ce sont des amis sculpteurs qui m’ont parlé des conditions d’exposition et elles sont très motivantes pour un artiste. Le service culturel est extrêmement accessible, super sympa et ouvert. Les conditions financières respectent les artistes. Il y a un très bon accueil logistique et de communication. J’ai beaucoup d’occasions d’exposer dans le sud de la France, mais je serais aussi partant pour exporter mon travail plus loin !

Votre médium de prédilection est la sculpture. Pourquoi cette pratique vous a-t-elle particulièrement attirée ?
Je n’ai pas choisi la sculpture, c’est elle qui m’a choisi. Faire de la sculpture, c’est de la logistique, un vrai casse-tête. C’est à la fois fragile, encombrant, lourd… Il y a plein d’inconvénients, mais c’est ce qui me plaît. C’était peut-être plus pratique d’être écrivain ou peintre, c’était surtout moins encombrant ! (rires) Mais ce que je fais, c’est principalement de l’humain, un travail de démiurge. Je reconstruis la forme humaine en volume et il n’y a pas plus réaliste que cela. Je met en scène une humanité idéale. C’est aussi les étapes de matières qui me plaisent. Je dirais que j’ai commencé enfant avec la pâte à modeler, j’aimais beaucoup les petits soldats et cette matière me permettait de les actionner comme je le souhaitais. Le soir, ils dormaient même à côté de moi ! Puis j’ai fait mille autres choses dans ma vie et j’ai recommencé quarante ans plus tard, par hasard. À l’occasion d’un bouleversement professionnel, j’ai pris des cours aux Beaux-Arts de Toulon et ce fut très facile, j’y arrivais de façon innée. Aujourd’hui, je fais des corps pour cette raison, j’ai cette chance de pouvoir les reproduire sans limite.

On ressent dans vos œuvres votre intérêt pour le sujet du mythe, d’où vient-il ?
Ma passion du mythe vient aussi de mon enfance. C’est assez universel, il y a beaucoup de choses qui nous attirent qui viennent de l’enfance. J’ai commencé à lire très tôt. J’avais une collection qui s’appelait « Contes et légendes » et j’étais particulièrement attiré par les dieux grecs. Par la suite, j’ai pu continuer l’étude de la mythologie grecque et je me suis enrichi de son symbolisme, son rapport à la science, au psychisme. Ce sont nos racines après tout !

Vos œuvres sont monumentales et demandent beaucoup d’espace de création, pouvez-vous nous parler de votre atelier à la Londe-les-Maures ?
Il n’est pas si grand que ça, mais il y a de la hauteur sous plafond et des extérieurs. Pour cette exposition, je montre mes œuvres monumentales, mais la majorité des œuvres sont plus petites. Avant, j’ai travaillé dans l’événementiel et j’ai appris à construire des volumes en pièces détachées de manière à ce qu’ils soient transportables. C’est ce que je fais avec mes sculptures. Je réalise toutes les étapes dans le même espace.

Maureen Gontier

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