Philippe Granarolo, La philosophie de l’Art Contemporain

Thèm’art – Du 22.02 au 02.03 – Salle Gérard Philippe – La Garde

 

Philippe Granarolo, philosophe, est un spécialiste de l’œuvre de Friedrich Nietzsche. Après avoir enseigné de nombreuses années en classes prépa, il est devenu adjoint à la Culture de la Mairie de la Garde. Il est le fondateur de l’exposition Thèm’art, qui allie philosophie et Art Contemporain. Le thème cette année : Crises.

 

Comment est née cette manifestation originale : Thèm’art ?
C’est la septième édition. L’événement est entièrement gratuit. L’idée est de croiser Philosophie et Art Contemporain, puisque La Garde a tout de même une labellisation Art Contemporain. C’est un concours avec un prix de 2500€ et une exposition à la Galerie G à la clé. Nous exposons les œuvres des plasticiens participant pendant une semaine. C’est souvent de l’art conceptuel, qui traduit les interrogations des plasticiens. J’ai souhaité créer une manifestation d’Art Contemporain, en y mettant mon grain philosophique. Le samedi, nous organisons des colloques sur le thème choisi. Quand on a vu l’expo, on va entendre les colloques avec une oreille différente, et vice-versa. Nous mettons l’accent sur la dimension philosophique de l’Art Contemporain. Nous avons démarré en 2012, avec les Mythes et Légendes, et la présence de Luc Ferry ! Nous avons eu depuis d’autres intervenants de renom : Cyrulnik, Mafezoli…Vernissage et remise des prix auront lieu le 22 février, et le colloque, le 2 mars, avec une séance de dédicaces, dont Charlemagne est partenaire. Pour l’exposition, les visiteurs seront accompagnés, car il est difficile d’avoir les clés dans l’Art Contemporain.

Côté philosophique, quels sont vos invités ?
Cette année, notre invité d’honneur est Vincent Cespedes, qui a beaucoup travaillé sur la crise de la masculinité. Mais il est très positif, je l’ai choisi pour ça. Là, il nous parle de la jeunesse, avec le concept de «connectivité». Puis une pédopsychiatre, car on pense forcément à la crise d’adolescence : Nadège Bourvis, qui dirige la Maison de l’Adolescence. Moi je parlerai des théories de l’effondrement, sujet intéressant, puisqu’une spécificité des crises actuelles est qu’elles sont interconnectées. Enfin, Yves De Kerdrel, grand économiste, nous parlera de crise économique. Je les ai choisis car ce sont de bons vulgarisateurs, ce n’est pas un colloque pour spécialistes.

Pourquoi avoir choisi ce thème de Crises ?
Nous avions déterminé le thème bien avant la crise liée aux « gilets jaunes ». Finalement, on ne pouvait pas être plus dans l’actualité ! Nous essayons de trouver un thème qui puisse être inspirant pour les artistes.

Qui sont les membres du jury  ?
Ce sont principalement des galeristes, aussi quelques vainqueurs des éditions antérieures… Je suis également membre, sans être spécialiste de l’Art Contemporain, simplement pour veiller à l’adéquation avec le thème.

Parlez-nous des participants de cette année.
Nous avons reçu trente-six candidatures, et en avons retenues quinze. Un des critères est donc le respect du thème, sur lequel j’insiste. Mais nous jugeons aussi l’originalité de l’œuvre, le cursus de l’artiste. Treize artistes ont travaillé sur les crises sociales, huit sur la crise écologique, certains sur la crise des sexes, d’autres sur la crise identitaire. Nous avons des œuvres intéressantes. Ce concept d’exposition qui unit art et philosophie est original, avec peu d’équivalent en France. Le vainqueur de l’année dernière, Zagros Mehrkian, est en exposition en même temps à la Galerie G. C’est un ancien élève de l’ESADTPM, d’origine iranienne, qui travaille beaucoup sur le langage, et lauréat du prestigieux Start Point Prize Prague (qui récompense un jeune diplômé à l’échelon européen ndlr). Nous recherchons des artistes qui abordent de grands sujets. C’est particulièrement vrai cette année.

 

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