
Pierre Abbate Trois jours de fête, de musique et de nostalgie !
La Kermesse à La Seyne du 1er au 3 août.
Du 1er au 3 août, le Parc de la Navale à La Seyne vibrera au rythme de La Kermesse, un festival électro-pop résolument rétro et totalement festif. Derrière ce projet 100 % indépendant, Pierre Abbate — alias Le Pedre — DJ et ancien policier toulonnais, nous raconte la genèse d’un événement qui célèbre les années 2000, le vivre-ensemble et l’amour de la scène.
Pierre, peux-tu nous éclairer sur ton parcours ?
J’ai trente-cinq ans et suis natif de Toulon. J’ai grandi ici, fait ma fac de droit ici. Après mes études, j’ai intégré la brigade de nuit de la police nationale à Nice. Et en 2020, j’ai tout quitté pour me consacrer à la musique. Mon projet DJ Le Pedre a connu un joli succès, notamment avec un single disque d’or en 2021. Je fais beaucoup de reprises de rock des années 80 ou de disco. En tout, cette aventure cumule cent cinquante millions de streams. Mais j’en avais assez de voyager, de dépendre des labels, des maisons de disque, des radios. J’ai voulu retrouver une forme de liberté. Avec mon associé Jordan Galtier, on a monté Chafadou Productions. On a d’abord lancé un festival électro pour Halloween, et un soir, j’ai mis un tube des années 2000 en soirée. L’appart a explosé. C’est là qu’on s’est dit : « OK, Stars 80 ça cartonne… pourquoi pas les années 2000 ? » C’est comme ça qu’est née « La Kermesse. » C’est une madeleine de Proust. La kermesse, c’est ce moment d’enfance où on était avec ses amis ou ses parents, insouciants et en sécurité. On a lancé la première édition à Nice en 2022, puis on est s’est installé à La Seyne et à Toulouse. Ici, les concerts ont lieu au Parc de la Navale. C’est un site idéal, entre le casino et les restaurants, au bord de l’eau. On y attend vingt mille personnes par jour ! Et surtout, c’est un événement pour les Seynois, sans couleur politique, 100 % indépendant.
Un festival indépendant, c’est un pari risqué ?
Évidemment ! Pas de subventions, on prend tous les risques. Mais c’est aussi ce qui fait notre fierté. L’an dernier, malgré les contraintes liées aux JO, le festival a été un succès, autant humain que financier. On crée six cent emplois en trois jours, tous les corps de métiers sont mobilisés. Et 40 % des festivaliers sont locaux ! Le reste vient de toute la France, de Belgique, de Suisse… La ville nous soutient et joue le jeu.
Côté programmation, à quoi peut-on s’attendre cette année ?
Du lourd ! On passe de huit à dix artistes par jour. On veut que les gens aient envie de rester les trois jours. On a rajouté quelques artistes des années 80 : Boney M., Francky Vincent, Gilbert Montagné, des groupes qui vont jouer en live : Shy’m, Gilbert Montagné, Neg Marrons… Il y aura du rap (Factor X, Nuttea), du zouk love, des chansons d’amour… Et Ophélie Winter, Zaho, Helmut Fritz… C’est éclectique, festif, et surtout, ça sent bon les années 2000. On reste dans cette bulle-là, où tout le monde chantait les mêmes refrains.
Comment faites-vous vos choix d’artistes ?
C’est le plus difficile ! On fait des tests d’affiche, on équilibre les styles, et surtout on écoute notre public. Chaque année, on leur envoie un questionnaire. C’est un festival fait avec les festivaliers. Et autre nouveauté cette année, on a créé un jeu de société La Kermesse, version de poche. Tu mimes, tu chantes, tu fais deviner des références des années 2000. C’est comme le festival : fun, nostalgique, fédérateur.
Fabrice Lo Piccolo