RAPHAËL DUPOUY – La grande Histoire de l’Art

Villa Théo – Le Lavandou

Vernissage le samedi 9 juillet à 11h

Exposition du 9 juillet au 10 septembre

Alfred Courmes, Séduisant provocateur

Depuis l’ouverture de ce centre d’art varois au patrimoine fort, Raphaël Dupouy partage les récits passionnants de créateurs du monde entier à travers le temps.

 

La Villa Théo a ouvert fin 2017. Quel était le contexte ?

Quand la Ville du Lavandou a racheté et fait les travaux de cette villa, c’était une manière de faire revivre l’histoire du quartier de Saint-Clair autour des peintres néo-impressionnistes qui y ont vécu, comme Théo Van Rysselberghe. J’ai commencé à partir sur leurs traces il y a vingt-cinq ans. Personne ne connaissait ce passé local. En 2008, j’ai créé le Chemin des peintres à la demande du maire et le Département a soutenu ce projet. Tout est parti de là. J’ai la chance de faire ce métier depuis trente ans, de connaître des collectionneurs, d’avoir la confiance de certains lieux qui nous prêtent de très belles pièces. À la fin de l’année 2022, on prévoit d’ailleurs une exposition qui s’appellera Les cinq ans de la Villa Théo et qui réunira les œuvres acquises ou en donation depuis le début de la collection qu’on a pu créer, ce qui est très émouvant ! On y verra donc du classique et du contemporain puisque c’est dans notre philosophie d’alterner ou de mélanger les deux. Ce mélange nous permet de faire se rencontrer différents publics et j’y suis très sensible.

 

Comment se compose la programmation ?

On fait quatre expositions par an ce qui permet de fidéliser le public. Dans notre livre d’or on peut trouver ce commentaire : “toujours différent, toujours intéressant !”… On est très heureux que ce soit le souvenir laissé aux visiteurs. On ne veut pas être enfermé dans une image passéiste. Tous les mouvements artistiques sont liés : c’est la grande Histoire de l’Art.

On se doit de montrer l’art de notre temps et on a la chance d’avoir intégré les réseaux Plein Sud et RAVE avec qui on partage un niveau d’exigence. Nous sommes aussi un lieu touristique, mais la culture n’empêche pas d’aller bronzer au soleil… et réciproquement !

 

Pourquoi as-tu choisi de présenter Alfred Courmes cet été ?

C’est la dix-huitième exposition du lieu et je l’avais déjà exposé avec le réseau Lalan au Musée de Bormes en 2003, mais seulement avec des œuvres de jeunesse. C’est un peintre né à Bormes en 1898 qui a passé son enfance au Lavandou. Ce qui est intéressant chez lui, c’est que lorsque tout le monde est passé à l’abstraction, il est resté figuratif avec une technique assez classique, mais avec des sujets qui ne l’étaient pas. Malgré son parcours académique, il était le premier à détourner la réclame publicitaire et à faire une sorte de pop-art avant Warhol ! Il a été redécouvert dans les années 80 par la Nouvelle Figuration. On a réuni une vingtaine d’œuvres qui marquent toutes les périodes de sa vie.

 

Quelle portée espères-tu pour une telle exposition ?

Pour l’affiche, j’ai choisi une des œuvres où le Lavandou est représenté pour permettre à tous les locaux de s’identifier et s’approprier l’histoire de cet artiste. C’était certes un “Séduisant provocateur” comme le titre l’indique : un anticonformiste, sympathisant communiste, anti-ecclésiastique et antimilitariste, mais c’était un type très attachant qui a un nom connu ici. J’organise d’ailleurs cette exposition avec son petit-fils et la galerie parisienne Loevenbruck. Certaines œuvres qu’on a déjà vues à Orsay font partie des collections nationales. L’exposition ne durera que deux mois, car il y a aussi une grande exposition à Paris qui se prépare et d’autres expositions encore plus importantes !

Maureen Gontier