Raphaël Dupouy – « Rivages » une nouvelle vague pour la littérature.

>>« Rivages », les 27 et 28 Avril à l’espace culturel du Lavandou

Le directeur des affaires culturelles de la Ville du Lavandou et de la Villa Théo, Raphaël Dupouy, organise la première édition du festival littéraire du Lavandou, « Rivages », en collaboration avec la Maison de la Presse du Lavandou.

Ce week-end de rencontres-débats à l’Espace culturel du Lavandou souhaite entretenir l’attrait des gens de lettres pour la ville du Lavandou. Quelle relation y a-t-il eu entre eux ?
Notre station balnéaire, son vieux village de pêcheurs et ses douze plages attirent depuis longtemps des artistes, des peintres bien sûr, c’est connu, mais également des écrivains. Raymond Radiguet est devenu célèbre avec « Le Diable au corps » terminé au Lavandou à Pramousquier où il a également écrit la trame de « Le Bal du Comte d’Orgel » peu avant sa mort à vingt ans. Kessel et Cocteau ont alors repris son manuscrit avant de le confier à son éditeur. Pour sa part, l’auteur de « Le Lion » est venu plus tard travailler sur deux romans au Lavandou : « Les Enfants de la chance » en 1933 et « Des Hommes ». Entre deux voyages, il s’enfermait à l’hôtel Moriaz à Cavalière, se mettait à l’eau, et produisait articles, reportages et romans. André Gide, prix Nobel de littérature 1947, avait de forts liens avec Le Lavandou, comme tous ceux de la Nouvelle Revue Française qui y embarquaient pour Port-Cros dans les années 1920. Thomas Mann et toute sa famille, fuyant l’Allemagne nazie, sont passés par Le Lavandou. Mais des auteurs plus récents ont aussi écrit ici, comme Yves Simon ou Raphaëlle Billetdoux. J’aimerais que cet événement pousse les gens à lire, qu’il y règne un climat littéraire avec le plus d’échanges possibles avec la population. Par la suite, on aimerait que ça se développe avec des auteurs jeunesse, des ateliers pour enfants, que par la suite, il puisse y avoir des lectures dans des bars, des domaines viticoles. L’idée, c’est que les auteurs passent tous un bon moment ensemble, qu’ils en parlent autour d’eux et que ça donne envie à d’autres de venir car on a un cadre idyllique pour se mettre au vert – et au bleu de la mer – pour écrire.

Vous avez invité six auteurs de renom : Sébastien Berlendis, Guy Boley, Miguel Bonnefoy, Jean-Paul Delfino, René Frégni et Dimitri Kantcheloff. Comment les avez-vous choisis ?
Ce sont des auteurs avec des parcours reconnus, dont le choix de la maison d’édition comme Gallimard, Grasset, Actes Sud, par exemple, est un gage de qualité. On a contacté des auteurs, dont certains ont été primés, que nous connaissions directement et qui avaient plus ou moins une actualité littéraire. On a donc saisi des opportunités sans se laisser enfermer dans une image, en choisissant des profils variés, de différentes générations, pour toucher différents publics. Les thèmes abordés sont eux aussi très variés : des souvenirs de jeunesse sur fond méditerranéen, les relations familiales compliquées de Nietzsche, une biographie romancée sur un des pionniers de l’énergie solaire, la politique coloniale en Guyane, la beauté du monde vue par un ancien déserteur et des auteurs fictifs.

Une projection du film “Seule la Terre est éternelle” est également prévue au cinéma du Lavandou. Pourquoi avoir sélectionné ce film ?
On cherchait soit le portrait d’un écrivain soit l’adaptation d’un livre. Ce beau documentaire de François Busnel, présentateur de l’émission “La grande Librairie”, est consacré à Jim Harrison ; le grand écrivain américain y parle de littérature bien sûr, mais aussi de son rapport à la nature, importante dans son œuvre.
Maureen Gontier