Sanseverino et Big sud – Un Big Band au service des artistes

>> Le 30 mars au théâtre Jules Verne à Bandol

Nicolas Folmer et Christophe Dal Sasso s’associent au théâtre Jules Verne pour nous proposer des soirées jazz avec leur Big Band Big Sud en invitant à chaque soirée un artiste différent. En mars, ils recevront Sanseverino. Nicolas est à la trompette, Christophe à la flute, et tous deux à la direction musicale. Nous avons interviewé les trois musiciens de cette soirée.

Présentez-nous ce Big Band, Big Sud.
Nicolas : Nous avons créé une première version de Big Sud au théâtre Jules Verne avant la crise sanitaire et en décembre 22, nous avons reformulé le projet. C’est un Big Band Medium, un grand orchestre à la fois souple et solide, offrant une palette orchestrale riche. La formation est malléable, oscillant entre le Big Band classique et la musique de chambre, comprenant deux trompettes, deux trombones, des flûtes, du piano, une basse et une batterie. Nous avons aussi enregistré un disque, « Big Sud », disponible sur les plateformes. Dans la région, il y a peu de Big Bands professionnels axés sur la création. Nous sommes un orchestre départemental et régional et nous avons fait l’année dernière plus de cinq cent fiches de paie avec notre association « Les Amis des Musiciens ». Le Var est historiquement une terre de Jazz, connue comme telle dans le monde entier, de nombreux musiciens de la génération montante viennent du département et sont souvent issus du conservatoire national à rayonnement régional de la métropole dans lequel j’ai créé le cursus de la classe de jazz en 2004. On pourrait citer aussi Pierre Sim, Les frères Belmondo, la famille Petrucciani. Et nous avons également des festivals de bonne qualité.
Christophe : Notre style musical est ancré dans le jazz des années 60 avec des touches modernes, tout en reflétant notre propre personnalité. Notre objectif est de servir les artistes que l’on invite, par exemple pour ce concert, nous allons faire du Sanseverino-Folmer-Dal Sasso…

Comment s’est faite la rencontre avec Sanseverino ?
Nicolas : Je le connais depuis des années l’ayant invité à jouer dans divers festivals et au Telegraphe. Son batteur Stéphane Huchard nous a rapprochés. L’invitation à partager la scène était une évidence, compte tenu de son état d’esprit ouvert et de sa façon sincère d’interpréter la musique.
Sanseverino : Cela s’est fait par l’intermédiaire de Stéphane avec qui je travaille. Lors de notre rencontre au Telegraphe, nous avons découvert des points communs dans nos goûts musicaux. Travailler avec un Big Band est une expérience que j’aime, car cela me change de mon quotidien avec mon groupe habituel. J’ai un répertoire qui colle à ça car j’ai eu il y a longtemps un big band. C’est un exercice particulier, on n’a pas le droit à l’erreur en tant que chanteur, car le groupe ne va pas vous attendre. Plus je joue de styles différents, plus ça me convient. Si le lendemain je joue du punk et le surlendemain du manouche c’est parfait !

Quel répertoire allez-vous jouer ?
Nicolas : Nous jouerons surtout des chansons de Sansev, soit des titres qu’il faisait en big band (j’adore), soit des morceaux que l’on va réarranger. Il a carte blanche.
Sanseverino : Nous n’avons pas encore décidé, mais nous choisirons ensemble des chansons sur lesquelles nous pourrons jouer des parties de cuivres. Mes albums « Exactement », « Montreuil-Memphis », ou « Les deux doigts dans la prise » s’y prêtent bien. Nous aurons certainement aussi des extraits du prochain album que j’enregistrerai dans dix jours. Dans un Big Band, le leader n’est plus le chanteur, mais plutôt les trombones et trompettes, moi, je serai au service de la section cuivres.

Comment allez-vous arranger les morceaux ?
Nicolas : Pour les morceaux existants en version Big Band, je vais les réorchestrer en concertation avec Sansev, et pour ceux qui n’existent pas encore, nous avons une carte blanche créative. C’est un peu comme être metteur en scène d’un morceau, avec une liberté similaire à celle du cinéma, une sorte de remake musical.
Christophe : En tant que chefs d’orchestre, nous partageons la direction artistique. On se complète bien, avec des idées homogènes issues d’une culture musicale commune, mêlant jazz, musique classique et musiques du monde.

Sanseverino, parlez-nous de votre relation au jazz et à la forme Big Band. Qu’est-ce qui vous a fait aimer cette musique ?
Duke Ellington ! Ou des artistes comme Count Basie et Django Reinhardt qui a joué avec un big band de l’armée américaine. J’ai beaucoup tourné avec mon Big Band et cela m’a familiarisé avec cette culture. Côté musical, j’aime les arrangements un peu décalés, parfois grinçants et c’est ce que j’aimerais explorer avec Nicolas et Christophe. La rencontre avec le Big Band permet de mélanger nos visions musicales et d’apporter une certaine liberté à la musique, tout en restant fidèles à l’esprit du jazz.

Quels autres artistes allez-vous recevoir au théâtre Jules Verne ?
Nicolas : On ouvrira avec Andréa Capparos. Nous allons lui créer un répertoire autour de la musique brésilienne, avec des standards et ses morceaux. Puis Stéphane Guillaume, un multi-intrumentiste incroyable, nous jouerons des morceaux de son répertoire et du nôtre. Et nous finirons avec une création autour des rythmes de la Méditerranée.
Christophe : On offre un répertoire sur mesure pour chaque artiste, mélangeant des morceaux de leur répertoire avec des compositions originales de notre programme, créant ainsi une rencontre musicale unique.

Fabrice Lo Piccolo