Sébastien Arcos – Expériences visuelles et musicales

>> Dimanche 5 novembre à 15h à la Salle Jean Moulin à Ollioules

Passionné de pianos et de claviers, Sébastien est avant tout compositeur. Vous pouvez d’ailleurs retrouver différentes partitions qu’il a créées sur son site internet (sebastienarcos.com). Issu d’une famille de cinéphiles, il s’est naturellement dirigé vers la composition pour le cinéma, et est devenu spécialiste du ciné-concert. Nul doute que sa performance sur « The Kid Brother » avec Harold Lloyd à Ollioules marquera les esprits.

Type de musique
Classique, musique de films, piano, claviers.

Spécialité
Compositeur de musique à l’image
et pianiste.

Souvenir de ciné-concert
En Italie, j’ai eu l’occasion de créer un spectacle intitulé « Cinéma-concerto ». Nous nous sommes lancés dans une tournée spontanée dans la rue avec un projecteur et un clavier. Nous avons décidé de projeter nos créations sur les façades des immeubles et de partager cette expérience avec le public. Cette tournée improvisée nous a conduits à travers plusieurs villes italiennes, de Florence à Bologne, en passant par Rome. Chaque arrêt était l’occasion de créer un spectacle unique en utilisant l’architecture urbaine comme toile de fond pour nos images. Au fil de notre périple, nous avons rencontré des personnes passionnées par notre initiative, et certaines d’entre elles nous ont invités à partager notre spectacle dans des événements culturels locaux. Nous avons ainsi eu la chance de participer à un festival d’Arts de la Rue, clôturant cette expérience mémorable.

Pour commencer, peux-tu nous présenter ton parcours musical ?
J’ai débuté dans le monde du classique en fréquentant le conservatoire en région parisienne. Par la suite, je me suis dirigé vers l’école ATLA à Paris, axée sur les musiques actuelles, où j’ai appris les accords américains, l’improvisation et un peu de jazz. J’ai également suivi une formation de compositeur à l’image. Ma première composition a été réalisée pour un court-métrage d’un ami d’enfance, Jbach. Mes influences musicales majeures comprennent John Williams, Bernard Herrmann pour les films d’Hitchcock, Ennio Morricone pour Sergio Leone et Danny Elfman pour Tim Burton. J’ai beaucoup appris de leur manière de travailler à travers leurs interviews. Par exemple, John Williams expliquait qu’il avait consacré plus de temps à composer les douze notes du thème d’Indiana Jones que tout le reste de la partition. J’aime reproduire les émotions des personnages, pouvoir m’identifier à des lieux et trouver des séquences de notes chargées d’émotions. En ce moment, je fais partie du duo électro Green Galion, un duo transe mélodique expérimental où nous jouons avec des machines. Je participe également à un duo de reprises avec Stéphanie Don Casanova, que nous jouons dans des cafés et des restaurants. Dans un autre projet, Jbach s’occupe du VJing (Vidéo-DJ ndlr), contrôlant différents claviers pour projeter des images sur des immeubles et créer une expérience visuelle immersive, alors que j’habille ses images avec ma musique.

Comment en es-tu venu au ciné-concert, qu’est-ce qui t‘attire dans cette forme d’expression musicale ?
Mon introduction au ciné-concert s’est faite presque par hasard, en collaborant avec un réalisateur qui avait une
affinité pour le format du clip muet. Il avait tourné plusieurs séquences muettes et l’idée était de les assembler pour créer des spectacles. J’ai été immédiatement séduit par cette expérience. Revenir aux origines du cinéma et accompagner ces films avec de la musique, que ce soit au piano ou avec des machines impressionnantes, m’a beaucoup plu. Mon premier ciné-concert a été « Vertigo » à la Philharmonie de Paris, et cela m’a laissé une forte impression. J’apprécie particulièrement l’aspect live de cette forme d’expression artistique et le contact direct avec le public. Actuellement, je fais régulièrement des ciné-concerts, notamment sur des films tels que « Pingu » destiné au jeune public, ou au Six n’étoiles.

Quelles ont été tes impressions et comment abordes-tu la composition musicale pour ce film en particulier ?
Je dois avouer que je ne connaissais pas Harold Lloyd auparavant, mais j’ai été enchanté de le découvrir à travers ce film. On y retrouve le même style de gags qu’avec Chaplin ou Keaton, mais avec l’émotion propre à Harold Lloyd. J’ai trouvé son jeu très riche, ce n’est pas uniquement burlesque. En ce qui concerne la composition, je commence par séquencer les différentes parties en identifiant les méchants, la famille, et bien sûr, le personnage principal qui est le « simplet » plongé dans son propre monde. Je crée un tableur en notant les scènes, les émotions et les événements qui se produisent. C’est un travail d’écriture minutieux pour chaque séquence. Ensuite, je n’ai plus besoin de regarder le film, car j’ai intégré toutes les informations. J’apprécie également de prendre certaines scènes à contrepied, en abordant par exemple une scène humoristique de manière différente sur le plan musical. Mon approche pour « The Kid Brother » consiste à ne pas rester uniquement dans le burlesque. J’utiliserai le piano, mais j’ajouterai de la musique électronique en superposant plusieurs claviers pour jouer avec les textures et apporter une touche moderne au concept traditionnel du ciné-concert au piano. F. Lo Piccolo

 

THE KID BROTHER

DE TED WILDE ET J. A. HOWE (1926)

Film muet – USA – N&B – 84 min.
Avec Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Leo Willis.

Dans la bourgade de Hickoryville, la famille Hickory est une institution. Le père, Jim, en est le shérif et ses deux grands fils, Leo et Olin, sont d’une force physique incomparable. Seul le dernier, Harold, est un peu en retrait, peu musclé, timide et introverti. Toutefois, pour gagner à la fois le respect de son père, accusé à tort de détournement de fonds, et l’amour de la belle Mary, celui-ci va utiliser son intelligence et sa ruse.