Speedy Graphito, L’art a de tout temps représenté son époque

Du 09.03 au 02.06 – Le musée imaginaire – de Speedy Graphito – Hôtel Départemental des Arts du Var – Toulon

Artiste précurseur et parmi les fondateurs du mouvement Street Art en France dans les années 80, Olivier Rizzo, alias Speedy Graphito, investit l’Hôtel Départemental des Arts du Var, en y installant son musée imaginaire. Rétrospective de l’ensemble de son œuvre, laissez-vous emporter par ses différents univers.

 

Vos travaux reprennent principalement des icônes de la pop culture : dessins animés, jeux vidéo, super-héros, en les détournant. Aujourd’hui vous vous intéressez énormément à internet et aux technologies. L’art pour vous doit toujours être ancré dans la société ?
L’art a de tout temps représenté son époque ou son devenir. Bien plus qu’une représentation historique, l’art ajoute une dimension philosophique et spirituelle à la compréhension du monde. L’époque est racontée par le vécu de l’artiste qui en apporte une vision singulière par sa propre histoire. Par exemple, les années 80 étaient des années festives où tous les arts ont fusionné. Peinture, musique, théâtre, stylisme ont vu naître des collaborations. Les thématiques étaient plus légères, fondées sur l’énergie de l’instant. Les années 2000 étaient vouées à l’arrivée des nouvelles technologies, d’internet et des réseaux sociaux. La science-fiction était devenue une réalité. Pour 2020, j’anticipe un retour à l’écologie, aux valeurs de la terre et de l’environnement. Le monde change au cours des époques. C’est ce qui fait que l’art se renouvelle. L’artiste n’explore que sa propre réalité. Mon art aurait été sans doute très différent si j’étais né dans un autre pays.

Vous parlez du dessinateur comme d’un « Dieu qui crée son univers », il est important pour vous qu’un artiste crée son monde à lui ? C’est le cas de ce musée imaginaire présenté à l’Hôtel Départemental des Arts ?
Loin de moi l’idée que les créateurs sont des dieux. Les univers artistiques restent des projections mentales du formatage de la vie. Je valide toutefois le fait que la nourriture de l’existence crée l’inspiration et que plus on s’inspire du ressentir, plus on peut être proche d’une réalité. Pour «Le musée imaginaire», c’est l’histoire de l’Art avec ses différents mouvements qui a guidé mon choix. J’ai voulu traiter ce thème récurrent qui m’a influencé tout au long de ma carrière d’artiste et permis de vivre des expériences picturales variées pour essayer de comprendre les mécanismes de la création artistique. Je suis dans une continuité et un respect de mes prédécesseurs. C’est comme un relais qu’on se passe à travers le temps.

C’est un défi particulier pour vous, qui êtes très figuratif au départ, d’avoir réalisé des peintures abstraites ?
Toutes les formes d’expressions m’intéressent. Je ne vois pas de différences fondamentales entre les genres. Mon intérêt se porte sur la découverte et l’expérimentation. Curieux par nature, j’ai besoin d’explorer sans cesse de nouvelles directions pour rester en éveil. C’est par l’expérience que je me construis.

Pour un Street-Artist, est-ce une consécration d’être présenté dans des musées comme l’Hôtel Départemental des Arts, ou simplement une continuité ?
Les deux. La vraie consécration c’est quand les gens se reconnaissent dans votre travail, qu’ils se l’approprient comme une partie d’eux-mêmes. Je reçois cette invitation d’exposition muséale comme une preuve de justesse sur mes recherches artistiques. Ça m’encourage et me rassure sur les chemins que j’ai empruntés même si je ne peins que pour mon évolution personnelle. Je ne suis que le témoin de mon existence. Les œuvres finissent par avoir leur propre vie en véhiculant leurs valeurs intrinsèques. Cela ne m’appartient plus.

 

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