Studio A2 – De la première à la future impression
Le Port des Créateurs – Toulon – Du 15 au 17 avril 2022
Après avoir monté leur atelier Studio A2 à Toulon, les designers graphiques Sylvain Pittorino et Olivia Mondoloni proposent leur premier salon d’édition libre avec le commissaire d’exposition Yann Pérol au Port Des Créateurs.
Le Studio A2 est principalement un atelier de risographie. Comment en vient-on à choisir cette technique ?
S : Quand on passe en freelance, il y a une frustration envers les clients qu’on a : on travaille avec des petites quantités d’impressions, donc des petits budgets qui ne nous permettent pas de tester beaucoup de choses. Mais la risographie permet d’avoir des couleurs vives, métalliques, du grain, même avec des petites quantités, à faible coût. Le rendu est spécifique, il y a des imperfections, comme en sérigraphie et chaque tirage est différent. Après une MANAA, un BTS, une licence, un master en design graphique et avoir bossé chez des imprimeurs en packaging, on a eu l’idée de cet atelier avec Olivia en 2019.
O : Moi, j’ai commencé par les Beaux-Arts de Toulon en Design d’Espace, puis à Reims en Design Culinaire et Design Graphique. Le Port des Créateurs nous a beaucoup aidés pour le montage de l’association, l’hébergement, le premier outillage, l’organisation. On a commencé l’activité quelques mois après, en 2020, dès que les premières machines sont arrivées. Aujourd’hui, on est toujours indépendant, mais on anime leur fabrique et on intervient par exemple dans leurs cycles d’ateliers tout public.
Pourquoi avoir intitulé votre salon “Sous la Table Ronde, salon d’édition libre” ?
S : À travers la table ronde, on voulait mettre en avant l’idée de se rassembler avec son côté historique et médiéval, comme les chevaliers, mais “sous” la table, pour flirter avec les connotations et le côté décalé, pas forcément politiquement correct, ce qui est inhérent au monde du fanzinat. On propose de montrer la micro-édition, c’est-
à-dire la pratique de l’édition sans éditeur, de forme et de contenu libre, sans aucune pression financière, qui englobe le fanzinat avec des codes plus précis, dont la vertu est d’exprimer une idée qui ne passerait pas dans des
canaux courants. Ou celui du multiple, soit tout ce qui va aller autour de l’objet livre, du tirage, du tshirt, du vinyle, des tote bags… Cela peut prendre plein de formes !
Comment avez-vous sélectionné les participants ?
O : On co-organise cet événement avec Yann Pérol qui est curateur notamment de la Galerie Axolotl et gère ses maisons d’édition. On a choisi ensemble des collectionneurs privés, des éditeurs et créateurs, des graphistes, illustrateurs, artistes, imprimeurs et des collectifs. Ce sont des gens dont on aime et dont on veut montrer le travail, avec un beau panel de styles différents. On voulait aussi intégrer les écoles toulonnaises, l’ÉSADTPM et Camondo. On ne passe plus à côté de l’auto-publication pendant les études, alors c’est important que les étudiants puissent rencontrer des professionnels et montrer ce qu’ils font
eux aussi. Une soirée de lancement est prévue le vendredi soir sous forme d’ouverture de l’exposition que nous allons proposer. Le samedi et dimanche, il y aura un espace salon avec une quinzaine de stands d’exposants venant
de toute la France, réunis sous le signe de la complicité, qui pourront vendre leurs travaux, mais qui pourront aussi participer aux tables rondes et à des moments de ren- contre et de lectures.
Maureen Gontier