Sylvie Fréjoux – Sobre, chic, sensible.

Libres comme l’air – Jusqu’à mi-mars – Rue des Arts à Toulon

Sylvie Fréjoux est portraitiste dans le Quartier des Arts de Toulon. La Rue des Arts a choisi cette fois-ci d’exposer sur ses murs ses artistes photographes, sur le thème « Libres comme l’air ».

Tu participes à une exposition de photos accrochées sur les murs de la Rue des Arts…
Anna-Lou Bremondy m’a proposé l’idée d’une expo collective inspirante. Avec Stéphanie Januskiewicz, de la galerie Zétoil’ des Mers, Fred Buquen de la Galerie Isotelo, Jean-Philippe Pichon et LDK, proposé par Jean-François Ruiz pour représenter la Galerie Lisa, nous avions ce thème, « Libres comme l’air » et chacun a réfléchi à son choix d’images. Pour ma part, j’ai proposé des portraits de personnes en Lévitation dans l’air.

Parle nous des œuvres que tu as choisies.
C’est une série qui comporte une soixantaine de portraits, j’ai dû en choisir quatre. J’ai choisi des modèles aux tenues très colorées : Kader en orange, Hélène en robe verte, Véro en mauve assez lumineux et Constance en combinaison de travail bleu électrique. L’esprit de la série repose sur un subtil jeu d’équilibre au studio. Je propose aux gens, sur un support discret, de s’horizontaliser sur leur centre de gravité et de trouver leur équilibre. Ils flottent, offrent une gestuelle, se chorégraphient, chacun avec leur histoire. Je leur laisse l’espace de faire ce dont ils ont envie. Constance est danseuse, elle m’a proposé des choses incroyables, Véro, styliste, a utilisé une de ses robes, Hélène était assez libre aussi, plutôt dans l’introspection, pour Kader il a fallu jouer avec son appréhension du vide, mais le résultat est étonnant. C’est toujours surprenant d’être dans l’air, voler est un des rêves de l’être humain. Je demande de lâcher prise, de se détendre un maximum quelques instants. J’ai commencé cette série en 2018 et je vais maintenant la proposer comme concept de séance au studio. Au lieu d’un portrait classique, tu peux avoir envie d’avoir une image de toi libérée et décalée. L’idée est aussi que les gens aient un grand tirage d’art, de 50×50 cm minimum. Dans la Rue des Arts les portraits sont quasiment grandeur nature, c’est très impactant.

Comment définirais-tu ton travail ?
Je suis portraitiste, je réalise des clichés tout au long de la vie : le couple, la grossesse, le bébé, l’enfant jeune, l’adolescent, la famille ou simplement des portraits individuels. Ce sont des portraits réalisés en studio. J’utiliserais trois adjectifs : sobre, chic et sensible. Sobre, je travaille beaucoup en noir et blanc avec souvent une ou deux boites à lumière seulement. Chic car je vais épurer le portrait, dans la tenue et la posture par exemple. Sensible car je vais chercher au-delà de l’apparence, j’accompagne le modèle, avec ma douceur et sensibilité, jusqu’à ce qu’il se sente à sa place pour délivrer devant l’objectif quelque chose d’intime et spontané. Récemment, j’ai travaillé avec les Vitrines de Toulon, qui pour la journée de la Femme vont exposer des artisanes qui ont posé avec un objet qui les représente.

Qu’est-ce qui t’a amenée à la photographie ?
J’ai fait une rencontre avec un journaliste au collège. Il venait montrer son métier. Il nous a fait une démonstration de photogramme : on crée une composition en posant des objets sur une surface photosensible en l’exposant directement sous la lumière de l’agrandisseur, la lumière ne traversant pas les objets, ils apparaissent en blanc alors que le reste du papier exposé noircit. A partir de là, j’ai su que je voulais travailler dans ce domaine fascinant et un peu alchimique alors j’ai fait une école de photographie, option travaux de laboratoires et studio. La révélation d’une vocation.

 

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