VanRah – Le manga, zone d’échange et de liberté

Bande Dessinée

Fête Départementale du Livre du Var

Stand Librairie Falba

19 au 21 novembre

Toulon

 

Auteure de plusieurs séries et parmi les tous premiers auteurs européens à avoir été publiés dans le registre manga, VanRah sera présente pour la Fête du livre à Toulon.

Tu as commencé chez InkBlazers, d’où est venue cette envie de faire des mangas ?

Inkblazers était une plateforme éditoriale américaine qui proposait aux jeunes talents de s’exprimer. J’ai commencé par proposer mes travaux sous mon nom d’auteure VanRah. Grâce aux avis des lecteurs, ceux qui remportaient le plus de vues et d’audiences se voyaient proposer un contrat d’édition. C’est comme ça que j’ai reçu mes premiers contrats. Je voulais que mes mangas soient dynamiques. Le souci avec les formats comics ou franco-belge, c’est que c’est une mise en page très statique. Alors que le manga permet l’inverse, c’est totalement libre et que je peux m’exprimer comme je veux.

 

Comment se déroule ton processus de création?

Je pars toujours d’un thème que je souhaite traiter. Puis je le matérialise par un personnage. Ensuite j’en crée d’autres, qui vont soit le mettre en avant soit s’y opposer. Quand tout est posé, je définis une histoire et les interactions de chacun. Puis j’invente une histoire sur-mesure pour chacun de mes personnages. Telle une coquille d’escargot, je pars d’un point et je déroule mon processus créatif. C’est ce qui me différencie des autres auteurs car beaucoup créent l’histoire avant les personnages.

 

Tu as parlé des retours de tes lecteurs. Influencent-ils ton travail ?

A la base, je suis autodidacte. Je n’ai pas de formation artistique, j’ai appris sur le tard. Avoir des retours de mes lecteurs me permet de voir, encore aujourd’hui, ce que j’ai besoin d’améliorer, c’est une sorte de baromètre. Ça me permet de me situer, d’avoir sans arrêt du recul.

 

Tu travailles surtout sur des séries seinen et shonen, as-tu déjà eu des remarques parce que ce n’était pas assez « girly » pour toi ?

C’est surtout le fait que je sois une fille qui dessine des “trucs de mecs”. C’est une des raisons pour laquelle je n’ai pas signé de mon vrai nom mais VanRah. Je ne voulais pas que mes séries soient cataloguées avant même que les gens aient ouvert les livres. Au départ lorsque j’ai proposé mes mangas, les gens étaient persuadés que j’étais un « mec ». On a tendance à vouloir tout mettre dans des cases. Le fait que je sois une auteure féminine qui dessine beaucoup d’action et pas de la romance m’a été beaucoup reproché.

 

Dans « Stray Dog » et « Mortician » on trouve un monde fantastique, des monstres, mais aussi beaucoup de relations humaines. Qu’est-ce que tu veux transmettre ?

Je voudrais que les lecteurs réfléchissent plus sur les thèmes explorés. Le côté fantastique permet d’exagérer les traits, de renforcer les caractères des personnages et d’exprimer sans filtre ce que j’aimerais montrer comme le racisme, l’indifférence ou l’intolérance. Dans ces séries, je souhaitais faire une satire de notre société, en espérant que le lecteur se pose les bonnes questions.

 

Quel est le personnage que tu préfères dessiner et lequel te donne le plus de mal ?

J’ai énormément de personnages que j’aime, ceux que je mets en scène sont souvent créés à partir de gens que je côtoie, par exemple Senri qui est calqué sur mon père, ou le personnage de Tarot sur ma sœur… Quand je les mets en scène, c’est comme si je retrouvais des amis, des membres de ma famille. Je ne peux pas dire que je déteste un personnage, ils sont tous mes bébés.

 

Emilie Palandri

 

Novembre 2021

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