VAUDOU GAME – La puissance de l’osmose

Festival de Néoules

Du 21 au 23 juillet

Discuter avec Peter Solo, le chanteur du groupe Vaudou Game, c’est un moment d’humilité et de philosophie où peut commencer la transe, avant même d’écouter sa musique et de se mettre à danser…On attend donc de le voir et revoir sur scène à Néoules !

 

Votre groupe Vaudou Game tient son nom de la culture sacrée d’Afrique de l’Ouest et de votre volonté de la partager. Avez-vous eu envie de défendre des choses en plus dans votre dernier album ?

Je défends la nature, qu’est ce qu’on peut défendre de plus ? (rires) Cela veut dire ne pas oublier qui vient après nous, que nous ne sommes pas les seuls ici. Nous devons protéger notre écosystème pour qu’il soit un peu plus sain pour les générations qui arrivent et cela n’a pas de fin. Cet album est une continuité dans le message : quand on parle de nature, on doit parler aussi du comportement de l’humain et de la société. On ne fait que soigner les gens avec la musique en parlant du vaudou. C’est vu comme quelque chose de sombre, maléfique et diabolique, mais le message du vaudou c’est simplement que l’homme doit respecter sa nature. Être capable de parler, de communiquer avec tout ce qui est vivant. Pas seulement de trier les poubelles et manger cinq fruits et légumes par jour. Le matériel ne nous amène nulle part ! La nature est vivante, elle nous nourrit, nous soigne et nous habille, mais on n’arrive pas à être en osmose avec elle et à voir sa dimension spirituelle.

 

Pourquoi avoir eu envie de faire évoluer le style de l’afro-funk vers des sonorités plus rock ?

À la base, c’était une histoire de contrainte avec la Covid et le confinement, car je n’avais pas tous les musiciens à ma portée, les cuivres n’étaient pas là, mais j’avais des gardes rapprochés qui n’étaient pas loin de chez moi et on a pu se réunir. On s’est enfermé au studio pendant un mois et on a sorti cet album qui était à l’origine prévue comme un EP de six titres. À la force des choses, nous avons fait plus de morceaux et comme nous ne pouvions pas faire de concert pour être en contact avec les fans, le label a pensé qu’un album était le meilleur moyen de partager toute cette matière.

 

Pour le Festival de Néoules, vous allez en partie présenter ce quatrième album créé pendant le confinement et intitulé “NOUSSIN”, qui signifie “reste fort” en Mina, le dialecte majoritaire au Togo. Est-ce que ce message est encore plus d’actualité à vos yeux aujourd’hui ?

Évidemment, ça s’empire ! Est-ce qu’on est forts en ce moment ? On pensait que tout allait être super après le confinement, qu’on se retrouverait… Mais il y a de nouvelles choses inquiétantes. Le combat est plus dur que jamais, surtout pour ceux qui subissent, comme les tatas fatiguées et mal payées.

 

Quels sont les retours du public depuis que vous le jouez sur scène ?

Bizarrement, ça a beaucoup plu. Sûrement parce qu’en étant moins nombreux, on amène encore plus de sincérité. Le son est plus dynamique, plus rock, avec des claviers, d’autres couleurs. J’ai vécu à Londres avant de venir en France et j’ai été beaucoup influencé par le rock anglais. Le public était très nombreux et on était très content, surtout après ces deux ans de pause.

 

Quelle est votre chanson préférée à jouer sur scène et pourquoi ?

À Néoules, comme partout, on va défendre le nouvel album en entier, ce ne sera pas un pot-pourri. On en fera quelques autres de chacun des trois albums comme “Tata fatiguée” et “La vie c’est bon”, mais le morceau qu’on aime le plus c’est “Pas contente”… Parce qu’on ne sera jamais content ! (rires)

Maureen Gontier

Vaudou Game – YOME (The End)