Vincent Dubé – La magie du Kintsugi.
“Kintsugi », les 19 et 20 décembre au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan.
Vincent Dubé est directeur général et artistique de la compagnie de cirque contemporain québécoise Machine de cirque qui, en tournée en France, s’arrête à Draguignan pour nous faire rêver et réfléchir. Un spectacle de prouesses, d’émotions fortes, de poésie et d’humour.
Pouvez-vous nous présenter la Compagnie Machine de cirque ?
Machine de cirque est une compagnie basée à Québec au Canada. Elle a été fondée en 2013 et son premier spectacle a eu lieu en 2015. Depuis, il y a eu une dizaine d’autres productions, et « Kintsugi » est un des derniers opus de la compagnie.
Le spectacle s’appelle « Kinstugi », pourquoi évoquer cet art japonais de la résilience, de la réparation de céramiques brisées avec de l’or ?
La création du spectacle a commencé pendant la pandémie, donc, nous avons eu envie de parler de résilience, parce que c’était ce que tout le monde avait au bout des lèvres à ce moment là, mais nous avons été chercher au niveau de la philosophie du Kintsugi. Car, si le Kintsugi s’exprime avec les vases brisés, c’est avant tout une philosophie en tant que telle, qui exprime également que les épreuves et cicatrices du passé font partie de l’entièreté des êtres, magnifient la personne que l’on devient, fait qu’une personne est belle et grandit à travers tout ça. Dans le spectacle, on suit les histoires de différents personnages qui traversent des épreuves, et cela les mène vers une certaine lumière, c’est quelque chose qui va les métamorphoser. Leur trajectoire de vie les rend beaux et complets.
Le cirque émerveille toujours, mais s’est beaucoup métamorphosé ces dernières années, quel est votre public aujourd’hui à travers le monde ?
Nos spectacles sont vraiment tout public. Je dirais quand même qu’en général, nous les écrivons pour une clientèle adulte dans laquelle les enfants vont trouver leur compte, parce que ça reste des spectacles plein de prouesses vertigineuses, c’est acrobatique, impressionnant, et parfois drôle. Mais pour ce qui est de la trame, de l’écriture du spectacle, nous essayons de soutenir une dramaturgie avec différentes couches, ce qui fait que ça alimente plutôt un public adulte …
Quelle place tient la musique dans vos spectacles et dans « Kinstugi » ?
Tous nos spectacles ont une musique originale, et Frédéric Lebrasseur, un des co-fondateurs de la compagnie est musicien et compositeur. La musique a donc une place très importante, parfois, elle est jouée live, et elle est toujours là pour soutenir le propos, ce qu’il se passe, elle est un acteur en tant que tel et n’est certainement pas là pour soutenir les temps morts ! Dans le cas de « Kintsugi », c’est probablement notre spectacle pour lequel la musique est la plus cinématographique dans son rendu final.
Votre avis personnel sur ce spectacle, par rapport à vos autres productions par exemple ?
Je pense que c’est un spectacle qui va plaire énormément même à ceux qui, à la base, ne sont pas de grands amateurs de cirque. Il y a quelque chose d’assez théâtral dans la façon dont c’est écrit et présenté et nous ressentons souvent une grande fierté de réussir à convertir les non-convertis au cirque contemporain ! Nous tentons de faire en sorte que le cirque ne soit pas “plaqué » dans le spectacle, mais serve vraiment un propos qui exprime quelque chose. Nous somme très excités de venir présenter notre nouvelle œuvre dans votre théâtre et espérons que beaucoup pourront en profiter !
Weena Truscelli.