Yann Pérol – De Paris à Toulon.

LITTERATURE – ARTS PLASTIQUES 

Exposition Tu fais des « ha,ho » t’es K.O.  a la Galerie L’Axolotl à Toulon

jusqu’au 23 Février

Galeriste de métier, Yann crée, entre Paris et Toulon, il y a neuf ans, On Your Slate PACA , une maison d’éditions pas comme les autres, qui témoigne des diverses amours de Yann : les Arts Visuels, la poésie, le spectacle vivant, mais avant tout les artistes. A l’occasion de l’expo à l’Axolotl à laquelle participe On Your Slate PACA, nous avons interrogé Yann.

On your slate PACA est assez loin des maisons d’édition classiques…

Ça reste de l’édition de livres… Maison est à la croisée de plein de chemins : arts visuels, poésie, spectacle vivant…. Notre collection principale Liquid Sky est un peu interactive : le lecteur a un autocollant qui représente le visuel principal, qu’il peut coller où il veut ! Nous avons une ligne éditoriale forte : les personnages sont toujours projetés dans des situations qu’ils ne contrôlent pas. Nous questionnons le rapport de l’individu à la société. En ce sens, nos textes sont très contemporains. La dernière œuvre publiée, de Ricci/Forte, reprend le mythe grec d’Hero et Leandre, à propos d’un amour impossible, mais quand on le lit on se rend compte à quel point c’est actuel. En parallèle, nous avons d’autres publications : des romans, des livres d’art, de la micro-édition de luxe. On peut retrouver nos publications à Toulon à la librairie Le Carré des Mots et dans différentes librairies à travers la France, souvent dans les lieux d’origine de nos auteurs ou des artistes que l’on suit, et sur Internet.

Comment choisissez-vous vos auteurs ?

Au départ, je suis galeriste, j’ai pour habitude d’accompagner une « famille » d’artistes. Ceux-ci nous en présentent d’autres. Nous ne recevons pas de manuscrit. Par exemple, pour « Il me reste moi [et c’est bien assez] », j’ai demandé à mon ami Benoit Olive et à Stéphanie Slimani si nous pouvions éditer le texte de Stéphanie. D’ailleurs, toujours en lien avec Stéphanie et Benoit, nous aurons prochainement les textes du collectif Horlab avec la série « Enamigi ». Aujourd’hui je suis très fier que notre maison d’édition fonctionne à 90% à Toulon. J’ai fait de très belles rencontres ici ces dix dernières années. Beaucoup de choses se sont passées. Le Liberté vient de fêter ses dix ans, l’Axolotl, créée par Julien Carbone les fête en mars, et le Metaxu, créé par Julien également et Benoit Bottex, et le festival TLN les fêteront bientôt. La région est devenue très attractive pour les artistes. D’ailleurs Leo Fourdrinier, avec qui nous faisons la programmation de l’Axolotl s’est installé ici après sa résidence au Port des Créateurs. Nous avons des artistes du monde entier, des Belges, des Américains, des Italiens… Mais il y a un vrai ancrage toulonnais.

So you want to Kill Your Boyfriend ?

Kill Your Boyfriend, cocréée avec Thomas Scotto, est le nom d’une nouvelle collection qui concerne un peu les mêmes  problématiques, un peu « bord cadre ». On prend l’angle de l’archive photo un peu « subversive », mais uniquement car la pudibonderie ambiante a décidé que c’était subversif. A la base, ce sont des photos artistiques. Les deux premiers numéros sont « Backstage », qui montre les coulisses du club parisien « Java », et « Tranvestyann ». Ce sont des livres d’art entièrement démontables (les photos se transforment en cartes postales ndlr). Le troisième numéro sera consacré au vin, avec entre autres, des vignerons et des artistes locaux.

La maison d’édition participe également pendant tout le mois à une exposition à l’Axolotl…

L’expo est montée avec le Collectif OK de Caen auquel Léo Fourdrinier contribue, et le commissariat est assuré par Léo et moi. Le collectif va créer sur place jusqu’à début février. L’expo est consacrée à la microédition, ils vont présenter des fanzines, des publications, des sérigraphies. L’autre partie de l’expo montre nos éditions, avec notamment les travaux de Ricci/Forte et KYB. C’est un jeu de question-réponse : comment nos éditions peuvent se déployer sous forme d’exposition, et comment le collectif OK à partir d’un travail d’atelier peut faire des publications.

Fabrice Lo Piccolo

Février 2022