Antonia de Rendinger – Remboursée par la Sécu ?

>> »Please Stand Up » le 18 octobre à Vidauban

À travers sa carrière, Antonia de Rendinger explore des thématiques personnelles et sociétales tout en gardant une légèreté rafraîchissante. Dans « Please Stand Up » vous retrouverez Antonia et d’autres humoristes féminines avec des sets exclusifs, alliant humour, sororité et réflexions, offrant ainsi au public une expérience à la fois unique et engagée.

Vous avez une longue carrière mêlant improvisation, théâtre, cinéma et télévision. Quelle part l’improvisation joue-t-elle encore dans vos spectacles aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je dirais que c’est un peu le goût du risque ou de l’accident qui fait que de temps en temps, je sors du texte. Mais d’une manière générale, les spectacles écrits restent très écrits, et je conserve l’improvisation pour des prestations particulières moins préparées où je laisse place à l’inattendu. Mais même dans un spectacle écrit, l’inattendu est toujours un plus pour le public. Parce que le spectacle appartient un peu plus au public s’il a l’impression d’assister à quelque chose d’unique.

Vous avez souvent exploré des sujets de société avec humour. Y a-t-il un thème que vous avez particulièrement envie d’aborder dans vos prochains projets ?
Les spectacles reflètent mon âge et ce qui se passe dans ma vie. Aujourd’hui, je suis une femme de quasiment 50 ans avec des adolescentes à la maison. Je ne m’interdis rien, mais j’évite certains sujets trop sensibles. Je crée des spectacles pour amuser les gens, pas pour être polémique. Je fais des spectacles pour apporter de la joie, sans volonté de me mettre en danger ni de mettre les autres en difficulté. Je ne suis pas politisée, même si je sais que mon public est souvent ouvert d’esprit. Je serai toujours plus Kamala Haris que Donald Trump et plus à gauche que des gens de droite.

Est-ce que « Please Stand Up » marque une évolution dans votre travail ? Qu’est-ce qui différencie ce spectacle des précédents en termes de ton et de message ?
« Please stand-up » est une aventure collective, dans le sens ou ce n’est jamais le même casting. C’est un spectacle mosaïque représentatif de l’humour au féminin en France. Dans la prochaine édition à Vidauban, il y aura Christine Berrou, qui est plus qu’une consœur, c’est une amie. L’aventure collective, c’est se retrouver entre femmes qui mènent chacune leur propre itinéraire. On joue nos spectacles à travers la France et parfois à l’étranger. Par exemple, Christine a joué à Montréal et moi, je pars bientôt aux États-Unis. Demain, je pars en Autriche. C’est formidable de se retrouver entre femmes avec nos sensibilités différentes. C’est un cocon de bienveillance et de douceur.

Le spectacle « Please Stand Up » semble aborder des thèmes très contemporains avec humour et finesse. Qu’espérez-vous que le public en retire ?
Notre objectif est de faire rire les gens avec des humours différents. Mon sketch est centré sur des personnages. Le set que je joue en général sur « Please Stand-Up » est axé sur ma spécialité qui est d’incarner et de jouer des situations cocasses dans lesquelles le public se reconnaît. Je veux que les gens ressortent avec le sourire, contents d’avoir passé une bonne soirée. Encore une fois, il y a des filles qui portent une parole plus engagée que d’autres, mais il y a toujours une forme de légèreté, d’auto-dérision : on est toujours un peu notre propre cible quand on monte sur scène. Aujourd’hui, les gens ont un besoin absolu de se détendre. Le commentaire le plus courant ? « Vous devriez être remboursée par la sécurité sociale ». Cela reste quand même un accomplissement assez chouette.

Emma Godest

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