DEMI PORTION – Faire de la bonne musique
Festival de Néoules
Du 21 au 23 juillet
Demi Portion, dans son album Retour au source, nous parle de son désir d’être un rappeur aguerri . En vingt cinq ans, l’artiste sétois ne s’est pas écarté de ce qu’il offrait à son public, sur les réseaux sociaux comme sur scène, là où il n’a jamais cessé d’être depuis ses débuts. Il sera au Festival de Néoules de cette année.
Tu définis La Bonne École comme un album de retour aux sources (Hip Hop), pourquoi cette envie de repartir aux bases ?
En toute sincérité c’est la seule musique que j’arrive encore à écouter aujourd’hui et qui a un peu de sens pour moi. Les rappeurs de hip hop old school étaient des visionnaires, et aujourd’hui on écoute encore leurs albums avec l’impression que rien n’a changé. Que ce soit des groupes comme IAM ou Fonky Family… aujourd’hui on peut écouter Dinos, on peut écouter Zamdane, mais on reste toujours quand même bloqué à cette époque. Et je fais aussi partie de ces élèves qui ont grandi avec cette musique, donc je cherche à rendre hommage ou à faire un clin d’œil à ce rap français qui a gardé son côté old school. Et puis sur scène on se régale à jouer ce genre de morceaux.
Sur ton dernier album, tu rends hommage à des artistes reconnus de la chanson française, et tu multiplies aussi les collaborations, pourquoi ce besoin de partage ?
J’ai sorti mon premier album en 2011, et on va dire qu’en onze ans de terrain on a pu rencontrer beaucoup de monde sans jamais faire réellement de connexions avec eux. Que ce soit avec Nemir, La Rumeur, Scred Connexion, Grand Corps Malade, etc. Et puis un jour on a eu le temps et l’envie de faire ces collaborations, sans prise de tête, et on s’est régalés tout simplement. Et sans vouloir reprendre ou faire des reprises de Brassens ou de Mireille Mathieu, ce sont juste des clins d’œil vu que je suis né à Sète.
Le texte et l’écriture sont très importants pour toi, en quoi servent-ils ton engagement et rendent unique ton oeuvre ?
En vrai, l’actualité nous saoule un peu, les informations, la désinformation…Mais je ne cherche pas non plus à faire la morale. Dans un album, ça n’est pas trop le projet. Faire réagir, faire un petit peu bouger ou réfléchir, ça ça fait du bien. Et pourquoi écrire ? parce qu’encore une fois on fait de la scène, pas mal de concerts ou d’ateliers en prison, et je me vois mal inculquer un petit “Nique la police”, ou les fameux clichés sur les origines. Il y a autre chose en fait à raconte. Je trouve aussi que tous ceux qui marchent actuellement, que ce soit Damso, Nekfeu, Lomepal, ont une grosse plume.
Ça fait vingt cinq ans que tu fais de la scène, comment va se passer ton concert lors du Festival de Néoules ?
C’est vrai que j’ai commencé assez tôt. Mon premier groupe c’était “Les Demis-Portions”. On devait avoir entre huit et douze ans et on faisait des premières parties d’une minute trente. On pouvait jouer avec M comme avec Rocka, avec tout ce qui passait on allait gratter notre première partie comme des “petits crevards”, et on arrivait à monter sur scène ! C’était un passe-temps.
Au Festival de Néoules j’envisage de foutre le feu (rires). Ça va être vraiment très hip-hop, avec deux platines, deux personnes sur scène. On va mélanger un peu de rock, de punk, de rap… On va sauter partout, comme des piles électriques. On va se régaler aussi. Avec tout ce qui s’est passé… On était un peu en manque, donc là je préfère profiter d’une petite salle de cinquante personnes où on transpire, comme d’un festival où on est à fond, sans pression.
Rachid Daif, 1995, Sète, En vrai, ce qui m’a marqué le plus c’est la création de mon Demi Festival première édition. On avait déjà essayé avant et ça ne marchait pas. On faisait plusieurs premières parties et on n’était pas pris au sérieux. Et là, le fait que ça ait fonctionné… C’est la consécration quoi. C’est le souvenir que je n’oublierai jamais. Un truc qu’on a réellement fait en famille.