DES TROUS DANS LA TÊTE – Plongée dans un laboratoire de l’improvisation.

>> »Amiral Sirius » le 26 avril à 19h

Du cerveau à la musique en passant par un voyage interstellaire, Guillaume Mika nous raconte la création de sa compagnie, et nous présente « Amiral Sirius », un concert dessiné totalement improvisé.

Dans quel contexte as-tu fondé ta compagnie ?
Après ma formation à la Comédie-Française, j’ai créé une carte blanche « La Confession de Stavroguine », extrait des « Démons » de Dostoïevski, et le théâtre Denis a programmé le spectacle. J’ai donc dû créer une structure sociale pour faire les déclarations, et de fil en aiguille, c’est devenu une compagnie. À l’origine, je n’aimais pas vraiment l’idée d’une compagnie. Oui, j’avais envie de créer, mais pas de fonder une entreprise et de la faire grossir. Structurellement parlant, c’était obligatoire, mais j’avais envie de mettre en scène sans être – et c’est toujours le cas – chef d’entreprise. L’idée d’une compagnie m’effrayait un peu. Et finalement, maintenant, c’est plutôt une joie.

Et pourquoi ce nom ?
C’est très difficile de trouver le nom d’une compagnie. C’est un hommage au réalisateur canadien Guy Maddin et son film « Brand Upon the Brain », en français « Des Trous dans la Tête ». À ce moment-là je m’intéressais beaucoup aux questions neurologiques. Mais c’est plus tard que j’ai réalisé que sur toutes mes créations (« La Confession de Stavroguine », « La Ballade du Minotaure », « La Flèche », et même « Prénom Nom »), il y avait une cohérence, un fil directeur autour de la naissance de la conscience.

Comment as-tu connu Mozaïc ?
Shanga (directeur de Mozaïc) a vu « La Confession de Stavroguine », on s’est rencontrés, on s’est tout de suite bien entendus et il m’a aidé à reprendre la structuration de mon association. La compagnie a pendant longtemps vivoté sans réelle activité, et c’est la rencontre avec Shanga, juste avant qu’il fonde Mozaïc, qui a permis de poser le projet.

Aujourd’hui, que représente Mozaïc à tes yeux ?
Il y a quelque chose de fondamentalement hybride dans le fonctionnement parce que ce n’est pas seulement un « bureau d’administration ». C’est un peu un nid, une cabane, un endroit de repos… Et un lieu de rencontre avec d’autres artistes. Il y a aussi un lien avec les salariés de Mozaïc qui est plus complet parce qu’on commence à bien se connaitre. Tout le monde se soutient. Les évolutions progressives au sein de Mozaïc ont généré cette sensation de famille. Cela me pousse aussi à élaborer davantage mon lien avec le territoire.

Que présenteras-tu lors du festival des 10 ans ?
« Amiral Sirius » est une forme performative, un voyage musical et dessiné dans lequel le dessin est improvisé, la musique est improvisée, et les deux échangent, dialoguent entre eux, dans une improvisation constante que je propose avec Marthe Pequignot et Johan Cabé. La spécificité de la forme vient du fait qu’elle se crée à partir d’indications données par les spectateurs en amont. Nous mettons à disposition des boites avec des thèmes (émotion, couleur, destination…) et les gens écrivent des consignes que je récupère pendant le concert pour qu’elles deviennent les moteurs, les combustibles de notre voyage qui peut être stellaire, sous-marin, métaphysique… L’idée est de créer un endroit où les gens peuvent à la fois danser, être assis, écouter. Au niveau des consignes, pour le festival, on va essayer de stimuler un imaginaire plus débridé, d’inviter le spectateur à être le plus créatif possible dans ces cases !

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