Fabiola Casagrande & Gilles Altieri – Une municipalité attachée aux Arts Plastiques.
Saison d’exposition à Six-Fours-Les-Plages.
La Mairie de Six-Fours-Les-Plages a fait appel à Gilles Altieri, qui a, entre autres, dirigé l’Hôtel des Arts et la Galerie du Canon à Toulon, pour réaliser les nouvelles programmations de la Maison du Cygne. A cette occasion, nous avons interrogé Fabiola Casagrande, adjointe à la Culture, et Gilles sur le programme d’expositions de cette saison.
Qu’allez-vous exposer cette saison à la Maison du Cygne ?
F.C. : A partir de cette année seront rassemblées dans une même brochure toutes les expositions de nos quatre lieux et je salue le travail de Virginie Martin, directrice du Pôle Arts Plastiques et de ses équipes. A la Maison du Cygne, le maire, Jean-Sébastien Vialatte, a souhaité donner carte blanche à Gilles Altieri, compte tenu de son expérience artistique, pour proposer une programmation qualitative. C’est un Centre d’Art et Jardin remarquable, un lieu emblématique et exceptionnel. Nous avons rénové pour accueillir les expositions dans les meilleures conditions. Nous avons aussi, pendant le confinement, rénové un studio pour héberger les artistes en résidence. En 2024, nous rénoverons la Maison du Patrimoine. Le maire est donc très attaché à notre politique d’expositions et à notre patrimoine.
G.A. : En France, la peinture a été un peu dévalorisée, au profit des installations, des courants à dominante sociologique, du design. La programmation de la Maison du Cygne s’inscrira sous l’égide de la peinture. La plupart des artistes qui seront montrés sont des peintres reconnus et bénéficiant d’une grande visibilité nationale et internationale. La première exposition présentera Marek Szczesny pour une peinture entre abstraction et figuration, intransigeante, très radicale, avec des formats très grands. Il dégage une puissance extraordinaire et a un véritable sens du tragique. L’exposition d’été sera totalement différente, avec le toulonnais, vivant à Lyon, Jérémy Liron. C’est très figuratif. Il représente des paysages, mais qui ne sont pas fidèles à la réalité, en s’amusant à les réinterpréter. Il s’attache beaucoup aux paysages méditerranéens ou peint des bâtiments emblématiques comme la Cité Radieuse. C’est un virtuose avec une technique extraordinaire. Enfin, Marie-Claude Bugeaud crée une peinture typiquement française, où l’on peut sentir par exemple l’empreinte de Matisse, radicale mais avec une radicalité « aimable ». Ce peuvent être des suites de ligne sur une toile de trois mètres, une grille, ou à l’opposé des visages, des chaussures. Il y a une grande liberté de sujets et de thèmes et elle aime mélanger les matières.
Vous présentez également des expositions à la Batterie du Cap Nègre…
F.C. : C’est un lieu atypique, un fort militaire, réhabilité, au milieu d’une nature sauvage. Nous recherchons des expositions qualitatives, avec une ligne contemporaine qui se prête bien au lieu. Nous aurons six expositions. Pierre Bendine-Boucar montrera un travail réalisé pendant sa résidence, une fresque monumentale de neuf mètres de long, intitulée « Gaou without Le Plattier ». Les varois Virginie Sanna, plasticienne, et Leos Ator, plasticien et photographe, présenteront un projet d’installation spécifique sur lequel ils travaillent depuis deux ans. Nous exposerons aussi les photos de Catherine Marcogliese qui réalise des tirages sur papiers salés.
Pouvez-vous nous parler des autres lieux d’exposition ?
F.C. : La Maison du Patrimoine est un beau lieu sur deux étages avec une vue magnifique sur l’ile du Gaou. Depuis quelques années, on laisse la place à des artistes avec une sensibilité contemporaine et des résidences. Nous aurons six expositions, dont deux peintres six-fournaises Roselyne Lecocq et Patricia Vasseur pour un projet intitulé « Un an autour du Gaou », ou Angèle Guerre, qui travaille de la découpe de cuir. Également Henri-Noël Aubry qui travaille la mosaïque. L’Espace Jules de Greling au Brusc propose essentiellement des expositions d’artistes mais est aussi ouvert aux associations pour y exposer. Nous accueillons également des résidences d’artistes à la Maison du Patrimoine François Flohic. Enfin, la Villa Simone, un superbe nouveau lieu en centre-ville, avec un parc ouvert, accueillera cet été une exposition dans ses jardins, en collaboration avec le Festival de Ramatuelle, des portraits d’artistes français en écho à celle de la Villa Tamaris sur Juliette Greco. Les Rendez-vous aux Jardins auront lieu là-bas également.
Fabrice Lo Piccolo
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