Fred Nevché – L’envie de transmettre.

>>Le 27 avril

Berceau de douceur vocale et de sonorités électro, plongez dans un voyage intime à travers l’univers musical captivant de Fred Nevché grâce à son nouvel album « Emotional Data ».

Ce n’est pas ton premier concert au Telegraphe !
Effectivement j’ai déjà eu l’occasion de donner un concert au Telegraphe et cela s’était très bien passé. François Veillon (Directeur artistique) avait vraiment été marqué, il ne s’attendait pas à ça. Il a été surpris d’une certaine façon, c’est pourquoi il a voulu qu’on refasse un concert avec la sortie de ce nouveau disque. Je suis très heureux de revenir pour y présenter mon nouvel album « Emotional Data », mais je vais tout de même intégrer d’autres morceaux tirés de mes anciens albums.

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour l’écriture d’ »Emotional Data » ?
Mon désir était d’exprimer mon amour pour la vie, pour ses hauts et ses bas, pour la joie, la tristesse, la séparation et la mort. C’est pourquoi j’ai composé cette chanson dédiée à Olivier, un ami disparu. L’ensemble est structuré comme un récit en miniature dont la conclusion est : « Demain t’appartient, c’est à toi de veiller sur toi. Tu as désormais toutes les cartes en main pour avancer. »
J’ai également eu la chance de collaborer avec Nicolas Mathieu, lauréat du prix Goncourt, ainsi qu’avec Milène Tournier, à qui j’ai donné carte blanche et qui m’ont écrit des textes magnifiques.

Tu as collaboré avec d’autres personnes ?
Oui, j’ai travaillé avec French 79 et Martin Mey, deux personnes essentielles pour moi. Et bien sûr mon fils Jim qui a fait un travail similaire à celui de French 79 en arrangeant certaines de mes chansons en y ajoutant lui aussi quelques petites touches.

C’est un album très personnel où tu te livres beaucoup…
En fait, dans cet album, je parle énormément de mon intimité. Plus je suis précis dans mon récit intime, plus j’ai l’impression que lorsque tu m’écoutes, tu penses au tien et t’identifies. L’intimité est le lieu du commun. Nous avons tous aimé et perdu quelqu’un, vécu une rupture, vu les enfants dégringoler les escaliers, entendu dire « donne-moi ton carnet, tu es en retard ». Mais tous ces souvenirs ne m’appartiennent pas. Ce sont tes souvenirs, en fait, pas les miens. Ils ne m’appartiennent pas puisque c’est toi qui as vécu ces histoires comme moi. Et pourtant, je raconte précisément la mienne. Par exemple , j’ai écrit « Data » parce que je n’en pouvais plus des écrans. Tu veux acheter une paire de baskets, tu cliques une fois, et le lendemain, tu as des marques de baskets qui te sont proposées sur ton ordinateur. Je me suis alors dit que le seul endroit où je pouvais être tranquille avec ma compagne, c’est la nuit, quand je rêve, car en fait, il n’y a personne qui me surveille.

Il y a le clip de « Ta lumière » qui est très touchant…
Je pense que cela vient du fait que je ne cligne pas des yeux, je ne m’en suis même pas rendu compte. Ce n’était pas une volonté de ma part, mais avec le recul, je comprends qu’en fait, je chantais en regardant la caméra, comme si je regardais mon ami disparu.

Qu’est-ce que ça fait de finir son album à Miraval ?
J’ai réalisé le mastering à Miraval. C’était incroyable d’être dans l’un des meilleurs studio du monde. Des albums légendaires comme ceux de Pink Floyd ou « Fantaisie Militaire » d’Alain Bashung ont été enregistrés là-bas, alors se retrouver dans ces murs était émouvant, c’était un peu comme entrer dans un lieu sacré.
Julie Louis Delage

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