Musique
Geister duo – Quatre mains en parfaite harmonie
>> Nuit du Piano – « Danse » par le Festival de Musique de Toulon. Le 21 Février au Palais des Congrès Neptune à Toulon
David Salmon et Manuel Vieillard, jeunes et brillants pianistes, forment une entité musicale à quatre mains, ou à deux pianos, le Geister duo. En concert pour la première fois à Toulon pour la Nuit du Piano, ils répondent à quelques questions.
Pouvez-vous raconter brièvement vos histoires de musiciens, votre rencontre ?
Manuel Vieillard : Nous étions dans le même conservatoire à Paris, mais nous ne nous connaissions pas. Notre rencontre a eu lieu par hasard, sur un quai de gare, alors que nous nous rendions à une académie de musique. Nous avons engagé la conversation et sommes rapidement devenus très amis. Nous avions une vingtaine d’année, faisions tous deux des études de piano solo, nous avions donc beaucoup de choses en commun et surtout la même sensibilité musicale. L’idée de jouer ensemble s’est rapidement imposée, et finalement, nous n’avons jamais arrêté ! David a continué ses études au conservatoire de Paris en solo, je suis parti deux ans à Berlin passer mon master, mais dès que je suis rentré à Paris, nous avons repris notre travail en duo.
Les duos de piano sont un créneau particulier, pourquoi ce choix ?
David Salmon : En effet, c’est un créneau particulier, mais nous avions tellement d’atomes crochus, et d’admiration commune pour certains interprètes que, sans décider clairement, à ce moment là, que nous allions faire carrière en duo de piano , nous avons tellement joué ensemble, qu’il est devenu naturel et évident que nous ne fassions plus que ça !
Pendant la Nuit du Piano, différents pianistes partagent la scène, est-ce stimulant ?
Oui, bien entendu, cette alternance de musiciens est sympathique pour le public, cela créé un évènement dynamique. Et surtout, Claire Désert, qui était notre professeure au Conservatoire sera présente, cela nous fait vraiment plaisir de nous retrouver dans un concert avec elle, et nous allons certainement faire tous les trois un petit “bis“ à la fin de la soirée.
Vous semblez attachés à la diffusion du répertoire contemporain ? (Propos des deux pianistes…)
Il se trouve que, s’il existe des œuvres contemporaines pour deux pianos, il y a très peu de pièces pour quatre mains. Jusqu’à la moitié du XXè siècle, il y en avait énormément puis, les compositeurs se sont désintéressés de cette formation. Nous essayons d’en discuter avec des compositeurs, nous sommes en contact avec des festivals, pour tenter de créer des pièces et continuer de faire vivre le “quatre mains“ et lui dessiner un avenir dans l’écriture contemporaine.
Déjà deux disques à votre actif, un autre album en vue ?
Nous venons de débuter l’enregistrement de l’intégrale de la musique de Schubert pour quatre mains. Schubert est le compositeur qui a le plus écrit pour ce genre de musique, l’album sortira l’année prochaine.
Comment pensez-vous que la musique savante soit perçue par la plupart des gens de votre génération ?
Il est évident que cette musique n’est pas tellement écoutée par les jeunes, mais c’est très souvent une question d’éducation. J’ai des amis qui ne connaissent pas la musique classique, mais la plupart du temps, si je les invite à nos concerts, ils sont touchés par cette musique dont ils avaient une fausse image. C’est également une forme d’expression vers laquelle on se tourne plus tardivement. Comme les jeunes qui commencent par boire des cocktails puis en prenant de l’âge, se tournent vers le bon vin ! De nombreuses personnes, en vieillissant, en viennent à apprécier la musique classique, il y aura donc toujours un public…
Weena Truscelli
