Gospel Philharmonic Experience – L’étonnante alliance de deux traditions musicales.

Biberonné à la musique classique, tombé plus tard amoureux du gospel, Pascal Horecka a fondé le Gospel Philharmonic Experience en 2018, réussissant le tour de force de marier ces deux traditions musicales que tout sépare.

Quelle est la particularité du Gospel Philharmonic Experience ?
La grande spécificité, c’est d’allier deux mondes qui de prime abord semblent opposés : le gospel et le classique. Le gospel est une musique afro-américaine de tradition orale avec de nombreux autodidactes ; le classique est plus européen, de tradition écrite, avec des musiciens aux parcours très dirigés qui sortent d’écoles. La rencontre crée une symbiose assez exceptionnelle. Le classique apporte la profondeur, le solennel, le grandiose ; le gospel cette chaleur, l’authenticité, une vibration incroyable. Le public est étonné de voir que les voix gospel peuvent aussi bien se marier avec un quatuor à cordes !

Pour vous, c’est un mariage d’amour ou de raison ?
C’est une grande histoire d’amour liée à ma propre histoire ! Je suis issu des écoles, du Conservatoire. Quand je suis arrivé à Lyon, j’ai atterri dans une église où l’on chante le gospel. J’ai découvert tout ce monde musical qui m’a passionné. J’ai donc étudié le gospel, je suis parti aux Etats-Unis. Je faisais soit l’un, soit l’autre. Mais quand je faisais trop longtemps l’un, je m’ennuyais de l’autre, et trop longtemps l’autre, je m’ennuyais de l’un ! Ainsi est né ce projet, en lien avec l’Orchestre National de Lyon.

Comment définiriez-vous l’âme du Gospel Philharmonic Experience ?
Ce n’est pas simplement une question de musique, de groove, de rythme, mais bien une histoire : l’histoire d’un peuple oppressé qui a réussi à surmonter la grande épreuve grâce à sa foi en Dieu, sa foi en un avenir meilleur. C’est une histoire de résilience qui nous parle même si nous n’avons pas vécu l’esclavage. Personnellement, j’associe cela à certains événements de ma vie que la foi m’a aidé à surmonter. Le mot « gospel », c’est  » God spell « , Dieu qui parle à l’homme pour le libérer et le relever. Personne n’est exclu de ce salut.

Quel est l’impact sur le public ?
Il y a une dimension sociale importante dans le projet du Gospel Philharmonic : on aide à faire se rencontrer des gens qui ne se côtoieraient peut-être pas naturellement en dehors. La musique a cette puissance de fraternité extraordinaire. Les visages s’ouvrent au fil du concert, les corps se mettent à bouger, il se passe quelque chose.

Il y a un chant qui vous marque particulièrement ?
 » Hold on « . C’est un chant de travail qui répète inlassablement « Hold on just a little while longer » (NDLR. Tiens bon encore un peu de temps) ; et chaque strophe finit par « Everything will be all right » (NDLR. Tout ira bien). Ce chant n’est pas spirituel en tant que tel mais prend son ancrage dans l’histoire des hommes qui souffrent mais gardent toujours leur espérance en un avenir meilleur. Il y a une montée en puissance incroyable au fil de la chanson. C’est un cri du cœur qui parle à notre propre vie, aujourd’hui. On espère que les gens, notamment ceux qui traversent des moments difficiles, gardent les messages de tous ces chants dans leur cœur et leurs pensées.

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