JOULIK – Nous sommes des passeurs.

>> Concert Le 22 décembre au Théâtre Denis à Hyères

Le trio Joulik dessine ses carnets de voyages sonores comme une ode aux Ailleurs, aux langues mêlées et aux paysages imprégnés de parfum de liberté. Mélissa Zantman chante, joue de l’accordéon, du kaval, de la mandole… et nous éclaire sur leurs inspirations.

Vous réalisez une musique empreinte de voyages, quelles contrées explorez-vous dans votre dernier opus « Racines » ?

Dans cet album figurent principalement des compositions, et des musiques empruntées ici et là et arrangées. Dans « Modvai », on retrouve un chant traditionnel tzigane de Hongrie autour duquel nous avons composé une musique. Nous écrivons en nous inspirant de diverses cultures du monde. Ici, nous utilisons du hongrois, du langage imaginaire, des chants de la cordillère des Andes, un proverbe wolof, du grec, du français, un chant serbe, brésilien, un poème offert par une amie en créole… Nous ne choisissons pas les endroits, nous créons la musique, puis ajoutons des morceaux de chant… Un poème nous plait, quelque nous touche et nous avons envie de le revisiter et de le donner au public. Nous sommes des passeurs.

Parlez-nous des instruments que vous utilisez, notamment vos voix que vous harmonisez de différentes façons.

Nous utilisons une guitare, une mandole, un violoncelle, un accordéon, un kaval (flute balkane), des petites percussions… Sur scène, le guitariste, Robin Celse, utilise beaucoup de pédales, des loopers. Je chante en solo ou nous utilisons nos trois voix en polyphonie. J’ai commencé avec le chant, la flute traversière et le piano, l’accordéon est venu plus tard. J’ai écouté beaucoup de musique des Balkans pendant mon adolescence, et c’est un instrument principal dans cette musique. Il est génial pour s’accompagner en chantant et est pratique pour voyager, ce que j’ai beaucoup fait, et rencontrer d’autres musiciens.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Claire vient de la musique classique, Robin de la musique actuelle, rock, funk, tandis que moi, j’ai grandi dans la musique polypho
nique du monde et la chanson française. Nous nous réunissons tous les trois, improvisons, nous inspirons les uns des autres, enregistrons et sélectionnons. La composition se fait ensemble. Le chant peut partir d’une base de chant traditionnel, et nous improvisons autour, ou d’un texte. Toutes les portes sont ouvertes au départ : la musique décide.

Comment votre musique a-t-elle évolué depuis vos débuts ?

Notre évolution a été significative. Au départ, Joulik était un duo entre Robin et Floriane Lallement qui faisait principalement des
reprises de chansons françaises et de musique des Balkans. Je suis arrivée en 2010, et en 2016, Claire Menguy a remplacé Gabrielle Gonin au violoncelle, et depuis, nous composons de plus en plus. Notre prochaine création contiendra d’ailleurs uniquement des créations. Nous composons une musique hommage aux musiques du monde qui nous touchent mais nous en émancipons.

Quelle atmosphère souhaitez-vous créer lors de vos concerts ?

Ce sont des moments très forts, de communion avec le public. L’énergie varie entre des moments puissants et d’autres festifs
ou intimes. Les gens ressortent souvent en nous disant qu’ils sont touchés et émus. Les moments festifs célèbrent la vie, le fait
d’être vivants et rassemblés. Ce sont des moments de partage, nous faisons de la musique pour cela et elle prend tout son sens
en live. Nous nous connaissons aussi depuis longtemps et sommes très liés humainement, nous nous sentons comme appartenant à
la même famille.

Fabrice Lo Piccolo

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