LÉO FOURDRINIER – Amour, mythologie, et éco-conception

>> « Tous tes gestes sont des oiseaux » du 8 décembre au 13 janvier au Port des Créateurs à Toulon.

Pour sa nouvelle exposition personnelle au Port des Créateurs, Léo dévoile un ensemble d’œuvres réalisées pendant ses trois années d’artiste associé dans le tiers-lieu culturel. L’exposition se vit comme une installation immersive, colorée et sonore, dans laquelle se succèdent le bestiaire et les personnages issus de divers récits mythologiques au cœur d’histoires passionnelles imaginées par l’artiste.

 

Peux-tu nous décrire ton parcours ?

J’ai grandi à Nîmes, une ville riche en patrimoine culturel antique. J’ai ensuite étudié aux Beaux-Arts à Nîmes, puis à l’école supérieure d’art et de média de, Caen-Cherbourg. J’ai également suivi un cursus au Conservatoire des arts dramatiques de Nîmes en 2017. Après avoir effectué des résidences en France et en Europe, j’ai postulé à Booster, une aide à la création mise en place par le Port des Créateurs en 2019. En 2020, le Port des Créateurs m’a demandé de devenir artiste associé pour une durée de trois ans et cette exposition marque la fin de cette période. En tant que sculpteur, je travaille principalement en utilisant des éléments récupérés tels que des objets industriels, des véhicules, des minéraux, que j’assemble avec des mou lages de statues, du néon… Ma passion pour l’histoire de l’art et le patrimoine antique du bassin méditerranéen se traduit dans mes œuvres. La poésie, la philosophie, et la littérature sont également des influences majeures.
Mon travail explore l’environnement contemporain en utilisant des objets du quotidien, témoins de notre surconsom mation capitaliste. Mark Fisher, auteur contemporain, m’inspire beaucoup avec ses idées sur l’ »hauntologie », où le passé hante le présent, compliquant notre projection dans le futur. On retrouve mon amour de la poésie dans l’usage de matériaux naturels. Je suis réaliste sur le saccage de la nature par les activités humaines, mais la beauté survit. Je suis également attaché à l’évocation des sentiments humains, cela est peut-être dû à ma formation théâtrale. Sur ces trois années d’accompagnement, j’ai bénéficié d’un soutien matériel, d’un espace de travail, et de mises en relation
avec des acteurs du territoire pour professionnaliser et élargir mon réseau. Cela m’a permis de participer à des événements marquants, notamment la dernière Biennale de Lyon et la Bourse Révélation Émerige ou Art-O-Rama à Marseille à la fin de l’été, où mon travail était présenté par la galerie parisienne Hatch.

Quelles œuvres va-t-on trouver dans « Tous tes gestes sont des oiseaux » ?

Cette exposition ne traite pas du tout d’oiseaux, bien qu’on y retrouve des images et des formes animales. Elle explore le sentiment amoureux en récupérant des histoires et des œuvres d’art qui parlent de cet amour. J’ai puisé des images au Louvre, au Musée d’Orsay, et au Musée d’Art de Toulon. L’exposition évoque un sentiment de liberté, d’envol, j’ai été inspiré par le roman « L’immortalité » de Kundera. On retrouve des œuvres des trois dernières années. Une particulière consiste en une coquille d’œuf en équilibre sur un câble d’iPhone et un moulage de mon bras, évoquant l’omniprésence de l’humain et sa place entre technologie et environnement. Une autre, appelée « Amour », présente deux têtes et
des fleurs. Ces têtes moulées à partir d’une statue d’Antinoüs, défunt amant de l’empereur Hadrien dans l’Antiquité, interrogent sur la façon dont l’amour dicte nos actions. Une œuvre importante est une photographie de la statue du hall du MAT, réalisée par Godebski, symbolisant l’opposition entre activité spirituelle et physique. Celles présentées à Art-O-Rama sont des modélisations de statues antiques imprimées sur aluminium qui évoquent la conservation du patrimoine grâce à la technologie. Enfin, nous aurons de nouvelles pièces produites par la
Galerie Les Filles du Calvaire, évoquant le diorama avec des assemblages d’éléments anachroniques et peut-être des oiseaux empaillés. Le commissaire d’exposition, Julien Carbone, m’a suivi textuellement et théoriquement pendant ces trois ans, apportant aussi
un soutien précieux dans la mise en espace. L’exposition est également conçue de manière écologique, avec l’utilisation de matériaux récupérés, sur la Design Parade notamment.

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