Musique
Les petits chanteurs de Saint-marc – Les voix du film « Les choristes »
Hors-série Sacrée Musique 2022 #2 – Le vendredi 2 décembre 2022
L’ensemble vocal a assuré la bande son d’un film qui a marqué toute une génération : “Les Choristes”. Rencontre avec Nicolas Porte, fondateur de la Maîtrise Saint-Marc.
L’histoire de votre choeur est marquée par sa participation au film “Les Choristes”. Comment les choses se sont-elles faites ?
Eh bien nous avons postulé pour participer à la bande son du film et avons été présélectionnés parmi une centaine d’autres chœurs d’enfants. Le réalisateur Christophe Barratier est venu assister à une séance de répétition pour une tournée qu’on préparait au Québec et il a eu un coup de cœur.
On se souvient tous de Jean-Baptiste Maunier, alias Pierre Morhange. L’histoire n’est pas banale non plus…
L’équipe du film avait en effet renoncé à prendre un enfant soliste. Ils ne trouvaient pas le physique, la voix, le talent d’acteur qu’ils recherchaient. À l’époque, Jean-Baptiste était soliste chez nous. Il a fait un aller-retour dans la foulée à Paris pour des essais avec Gérard Jugnot qui se sont avérés concluants. Ils étaient venus chercher le son chez nous, leur personnage principal leur est tombé du ciel !
Quel rôle les petits chanteurs ont-ils eu ?
Ils ont assuré la bande originale, dont l’album s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires en France ! J’ai participé au tournage pour faire travailler les petits acteurs, qui n’étaient pas nos petits chanteurs. On ne voulait pas de playback. Ils chantaient réellement pour plus de naturel mais il fallait que cela colle aux chants enregistrés. Deux mois et demi intenses qui valaient le coup.
Le chœur a acquis une certaine notoriété à la suite du film ?
Nous avions déjà une certaine réputation : un chœur classique fréquentant des lieux classiques pour des gens qui écoutent du classique. L’aventure des “Choristes” nous a ouvert les portes d’un autre univers et nous a permis de faire des tournées de concerts dans le monde entier : d’une salle de six mille personnes à Shanghai jusqu’à Saint-Pierre de Rome !
Quelle idée vous faites-vous d’un chœur d’enfants ?
Le plus important est de transmettre des émotions. Le film a fonctionné parce qu’il y avait de l’émotion, avec cette sensibilité, cette innocence propre aux enfants. Pour moi, tout ne doit pas être parfait au sens technique du terme. Nos enfants ne sont pas des divas. Ils ont cette fragilité qui rend la musique si belle et magique.
Que retenez-vous de ces trente-six ans à la tête des Petits Chanteurs de Saint-Marc ?
Si je devais retenir une chose, ce serait pour me rappeler d’où vient chaque enfant et jusqu’où le chœur l’emmène. J’ai vu des timides devenir solistes en deux ans. Les enfants sont capables de choses étonnantes et magnifiques, pour peu que l’on croie en eux. C’est d’ailleurs la leçon que nous donne le film.
Qu’attendez-vous du festival Sacrée Musique ! ?
La musique n’est pas une fin en soi sinon l’on peut tout aussi bien rester dans son salon. La musique se vit et c’est alors que l’émotion est la plus intense. Au festival, la beauté du lieu et de la lumière va renforcer la beauté de la musique, et la beauté de la musique va renforcer la beauté du lieu et de la lumière. Ce sera une expérience sensorielle unique. Et pour les nostalgiques, l’occasion de replonger aussi un peu dans le souvenir des “Choristes” !
