Musique
Luc Coadou – Nouveautés, curiosités et très bonne musique à découvrir.
L’Ensemble a cappella Les Voix Animées est de retour dès le 1er avril, avec cette année de nombreuses nouveautés qui raviront leurs nombreux fans dans la région. Luc, son directeur artistique, nous présente le programme.
Luc, peux-tu dresser le bilan de votre saison précédente ?
C’était une année de reprise et nous avons réussi à remplir de nouveau l’abbaye du Thoronet. Nous avons fait beaucoup de concerts et de festivals. Notre cycle de concerts « Entre pierres et mer » a fait le plein, et notre événement « La Nuit du Podcast 1514 » à la Tour Royale a permis de présenter au public toulonnais notre série de podcasts et de valoriser le lien historique entre nos aventures et la Tour Royale. Nous avons pu profiter enfin du succès de notre nouveau programme de Noël. Nous pouvons aussi citer la reprise de notre ciné-concert « Charlot, Octave & Bobine » pendant le FiMé au Pradet et nous avons également continué à enrichir le catalogue de notre site www.bouquetdechansons.com, à raison d’une vidéo par mois.
Vous avez plusieurs nouveaux programmes cette année…
S’il y avait un fil rouge pour cette saison ce serait « Confrontations » avec la mise face à face de concepts différents et de cultures différentes. Dès le 1er avril, notre public va d’ailleurs être confronté à son niveau de tolérance. Nous sommes habitués à chanter des musiques toujours très politiquement correctes qui parlent d’amour courtois. Mais cette fois, il s’agit plutôt d’un autre aspect de l’amour, l’amour charnel, avec des chansons françaises de la Renaissance sur des textes gaillards. C’est aussi l’occasion pour nous d’anticiper un hommage à Clément Marot qui sera poursuivi l’an prochain. On connaît le Clément Marot de « L’Adolescence clémentine », étudié au lycée. C’est un personnage haut en couleur qui a à la fois réalisé une traduction des psaumes en français et écrit des textes de chansons lestes. Si le sujet est beaucoup plus léger, la langue de Marot reste belle. J’ai appelé le deuxième programme en création cette saison « Le jardin des Muses » avec ce sous-titre en latin, « De mulieribus claris ». Il va traiter de la féminité en deux parties. L’une va ressembler à ce que Boccace a écrit dans son « De mulieribus claris » qui célèbre des femmes illustres. Et l’autre va aller plus loin, en abordant des textes d‘hommes mis en musique par des femmes, par deux compositrices que nous redécouvrons : Maddalena Casulana et Raffaella Aleotti. Ce concert est pour cinq voix, un luth et une viole de gambe. Puis viendra un programme dédié à Jean Aicard. On connaît l’académicien, le poète, l’auteur de théâtre et de romans, mais c’est aussi quelqu’un qui avait ce qu’on appelait de l’entregent, qui côtoyait le milieu artistique de son époque, le Tout-Paris et… le Tout-Toulon ! C’est un programme exceptionnel, sans polyphonie, avec trois chanteurs des Voix Animées accompagnés par Franck Pantin au piano, qui interpréteront des mélodies sur des textes de Jean Aicard et de ses amis poètes.
Quel est le thème du cycle « Entre pierres et mer » cette année ?
Ce sera une confrontation pacifique entre musique anglaise et musique espagnole, avec trois programmes : « Célestes Harmonies », « In memoriam » et « Magnificat ». Nous rendrons un hommage particulier à deux compositeurs élisabéthains, William Byrd et Thomas Weelkes, morts il y a quatre-cents ans, en 1623. Nous avons déjà beaucoup chanté la musique de Byrd. Celle de Weelkes est moins connue alors qu’il est peut-être le madrigaliste anglais le plus créatif. Ce sera donc une année avec beaucoup de nouveautés, avec des curiosités, et de la très bonne musique à découvrir.
Fabrice Lo Piccolo
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