Nataly Féraud & Aurélie Magnoni – Peindre les émotions.

Exposition du 4 mars au 1er avril à La Galerie Hoche à La Seyne-sur-Mer.

Nataly et Aurélie sont invitées, en mars, par le Mouvement 21, créé par Daniel-Antoine et Dominique Baviera, et la Ville de La Seyne à exposer à la Galerie Hoche, à l’occasion de la Journée de la Femme.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir peintres et comment avez-vous débuté ?
A.M. : J’ai toujours dessiné et peint. J’ai passé un bac F.12 arts appliqués puis suis rentrée aux Beaux-Arts de Toulon. Après une pause, j’ai repris en tant que professionnelle en 2012 et j’ai ensuite créé un atelier-galerie dans la Rue des Arts à Toulon, dès son lancement. A cette époque-là, j’ai aussi cofondé le festival Tutor au Revest-Les-Eaux. Aujourd’hui, je dirige Le Cercle, un bar artistique et culturel, toujours au Revest. Je m’en sers aussi comme atelier et y fais des performances de peinture en live, avec des musiciens.
N.F. : Ça m’a toujours semblé évident. Tout donne envie de créer. Enfant, je m’émerveillais devant les vitrines de crayon de couleur. J’ai également obtenu un diplôme aux Beaux-Arts de Toulon, j’avais d’ailleurs Henri Comby comme professeur, entre autres. J’ai aussi été aux Beaux-Arts de Nîmes puis de Paris, avec César en professeur. J’ai peint avec Pierre Pallut, avec Marie Astoin…

Comment vous définiriez votre pratique ?
N.F. : Je m’intéresse au corps, à son intérieur et son extérieur. Quand je peins, j’essaie de retracer les émotions que j’ai vécues, comme un journal intime qui se créerait au fur et à mesure des peintures. J’essaie que mon acte aille plus vite que ma pensée. On ne sait pas vraiment ce que l’on va mettre sur une toile, c’est toujours une expérience. J’utilise toutes techniques, de l’acrylique, de l’huile, beaucoup de pigments. Je m’intéresse aussi à l’empreinte humaine. Quand je travaille, je fais un avec la toile, le pinceau n’est qu’un outil, je peux aussi peindre avec des parties de mon corps. Avant tout, c’est l’énergie qui compte. Il faut surtout rester soi-même, que l’on fasse du contemporain ou du classique, peu importe.
A.M. : Je travaille sur les émotions et suis fascinée par le corps : les muscles, les tensions, les expressions du visage. J’essaie de représenter une énergie, j’ai beaucoup travaillé sur la particule de vie. On est matière mais si on descend au niveau sub-atomique, on arrive sur du vide majoritairement, de l’énergie qui lie les particules. J’ai essayé de représenter des âmes, leur vécu, les souvenirs, l’émotion accumulée, les cicatrices. Je travaille sur une série qui s’appelle « Fêlures » qui représente ces particules de vie. Quand je peins, je débranche la raison pour laisser place aux émotions, et m’accompagne souvent par de la musique chamanique ou des rythmes, qui me permettent de rentrer dans une forme de transe. Sur la série « Vie-bration », je m’intéresse à la matière végétale, sur « Onirique », je pars de tâches de couleurs et retranscris ce que j’y vois…

Comment s’est fait le lien avec le Mouvement 21 et qu’allez-vous exposer ?
N.F. : Je connais Dominique depuis longtemps, il m’a proposé de rejoindre le mouvement. C’est merveilleux d’être accueillie par une mairie dirigée par une femme et nous remercions Nathalie Bicais. Je vais exposer mes peintures, certaines créées spécialement pour l’exposition.
A.M. : Daniel-Antoine m’a contactée, il est Revestois comme moi. Je vais montrer particulièrement les séries « Fêlures » et « Onirique », peut être certaines toiles créées pour cet événement. Lors du vernissage, le 4 mars à 11h, se produira le quatuor féminin de violoncellistes, Omacello, dirigé par Laura Laino.

Fabrice Lo Piccolo

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Agenda Cité des Arts : Le MOUVEMENT VINGT ET UN présente Nataly FÉRAUD et Aurelie MAGNONI