Pierre Sibille – Changer les choses grâce à l’expression artistique

MUSIQUE – ARTS PLASTIQUES

Pour la sortie de son dernier album “Entre-2-Rives”, Pierre Sibille présentera une exposition-concert au Telegraphe, accompagné par des
artistes peintres

 

Qu’es-ce qui t’a amené à faire de la musique ?


J’ai ressenti une attirance pour la musique dès mon plus jeune âge, mon père m’ayant initié au travers de quelques artistes qu’il écoutait. Cela m’a amené à pratiquer plusieurs instruments, dont le piano, que j’ai perfectionnés pendant mon enfance et mon adolescence. Par la suite, j’ai commencé à jouer du jazz dans des bars et des clubs puis j’ai continué ces activités sur Paris. C’était pour moi la représentation de cette relation de plaisir que j’ai avec la musique.

 


Comment définis-tu ton style musical ?


C’est une question qui semble simple mais qui est en réalité plus complexe, car d’une manière générale on a l’habitude de classifier la musique. Je dirais que c’est du blues, au sens large. Pour moi, le blues a été une révolution musicale importante qui a permis à d’autres mouvements musicaux de naître tel que le funk ou le reggae. Mais je ne me sens pas légitime de dire que je représente le blues des années 50, le blues de Chicago. Ce que j’apprécie, c’est ce brassage musical à travers lequel on retrouve différentes influences. Dans cet album, je me suis donc orienté vers de la pop soul en me disant que ça allait casser cet étiquetage de la musique.

 


Qui t’accompagne sur l’album ?


J’ai commencé cet album durant la pandémie mais j’ai la chance d’avoir un studio d’enregistrement. J’ai tout d’abord collaboré avec ma femme, musicienne et productrice. C’était une des seules manières d’avoir une bouffée d’air frais, la musique étant devenue un problème, un risque de contamination. Pour les rythmiques, j’ai travaillé avec mon batteur, Philippe Jardin, ainsi que trois guitaristes : Jérôme Buigues, Laurent Menier et Richard Aram, avec qui j’ai pu travailler l’esthétique et le mixage de mon album. Puis j’ai eu également l’occasion d’œuvrer aux côtés du chef d’orchestre Christophe Violland.

 


Estimes-tu être un artiste engagé ?


Je me considère effectivement comme un artiste engagé. Ce qui m’intéresse dans le blues, c’est de partager des émotions relatives à un problème, une condition de vie et de faire passer un message. Dans cet album, le message serait que l’on peut changer les choses grâce à l’expression artistique. Ça semble dérisoire, on peut y voir une goutte d’eau dans l’océan mais moi, j’y vois de l’optimisme. Dans notre quotidien, nous sommes confrontés à des événements divers et variés, ça me semblait intéressant d’en parler à travers ma musique et de la partager avec le public pour qu’il
puisse se questionner à son tour.

 


Comment va se dérouler ton concert au Telegraphe ?


Organiser une exposition-concert est une première pour moi. Suite au confinement, j’ai trouvé assez facilement des artistes peintres qui se sont intéressés à ma musique et qui voulaient illustrer cet album. On y retrouvera des œuvres de Violaine Abbatucci, de Louh-Ann Alexandrenne et de Philippe Teurnier. Pour cet événement, il y aura une partie exposition où l’on va boire un verre tous ensemble pour se retrouver, suite à cette période troublante, puis échanger sur les œuvres des peintres. Après ces retrouvailles, nous aurons une seconde partie dans laquelle nous allons jouer l’album.


Axel Turri