Sly Johnson – Une expérience sonore unique

Hors-série spécial Centre Culturel Tisot  à La Seyne

>> 20 janvier

Né à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, il a la musique dans le sang depuis ses débuts au sein du célèbre collectif Saïan Supa Crew. Ses talents de rappeur, chanteur, et beatboxeur ont fait vibrer les foules à travers le monde. Sly Johnson vous invite à plonger dans son univers musical, où le jazz, le hip-hop, et la créativité se rejoignent pour une expérience sonore unique.

Sly, ton dernier album, « 55.4 », a été composé pendant les 55 premiers jours du confinement. Peux-tu nous parler de la création de celui-ci ?
Je l’ai composé et réalisé. Après une longue tournée de plusieurs années, le confinement s’est présenté comme une opportunité de retrouver le plaisir de faire de la musique. Au fil des semaines, plusieurs morceaux ont émergé sans direction particulière. C’est Mathilda May, ma compagne, qui a eu l’idée de rassembler les meilleurs pour créer un album. C’est ainsi que j’ai pris la direction de ce nouvel album que j’ai créé en six mois, m’occupant de tout, de l’écriture à la composition, à la réalisation, et au mix. Avant, je ne faisais pas le mix, mais avec le temps libre du confinement, j’ai pris ce plaisir ultime, de me lancer des défis et d’aller plus loin.

Sur scène, tu te produis en trio. Peux-tu nous en dire plus sur ce que vous jouez et l’ambiance qui règne pendant vos performances ?
Je suis accompagné par le bassiste Laurent Salzard et le guitariste Anthony Jambon, très efficaces. Notre musique est un mélange de soul, nu-soul et hip-hop, avec des aspects très jazz en termes de liberté de jeu et d’approche musicale. C’est très vivant et je suis ravi de l’interaction avec le public. Nous incorporons du beatbox, des enregistrements vocaux avec mon looper, créant des moments très vivants et non figés, laissant place à l’improvisation. C’est très dansant, avec des moments plus introspectifs, explorant mon répertoire en partant du dernier album et revenant en arrière.

Peut-on toujours qualifier ta musique de hip-hop ?
Je ne rappe quasiment pas, mais la couleur hip-hop est présente dans les instrumentations de mes morceaux. Aujourd’hui, le hip-hop fait complètement partie de ma musique, c’est mon ADN, plus que lors de mon premier album solo, où je sortais de l’aventure Saïan Supa Crew. Et ce sera encore davantage le cas dans le prochain album en réalisation, qui sera aussi plus jazzy avec un instrument central, le piano et les claviers.

Tu travailles également pour le théâtre. Peux-tu nous en parler ?
J’ai travaillé avec Mathilda, et en ce moment pour Alexis Michalik. Tant pour l’un que pour l’autre, la musique occupe une place importante, aussi cruciale que l’écriture et la présence des comédiens. Constater cette reconnaissance de la musique est génial. J’aime me lancer des défis et réaliser la musique pour de telles pièces est passionnant.

Comment composes-tu un morceau ?
Pour un album, je pars toujours de la musique, d’un groove qui guide le reste. Ça ne part jamais du texte, qui arrive toujours en deuxième position. Pour les pièces de théâtre, c’est différent. Le point de départ est le texte, exprimant des émotions, des images, des situations très claires. Mon travail est de composer par rapport à ce texte et c’est très intéressant.

Tu es l’un des fondateurs du mythique Saïan Supa Crew. Que retires-tu de cette expérience ?
Avec le Saïan, j’ai tout appris, de la scène à la réalisation des morceaux, en passant par l’écriture. J’ai appris mon métier, et il est clair que sans le Saïan, je ne serais pas l’artiste que je suis. Je garde en tête une histoire fantastique, et je suis fier de l’avoir vécue et portée. La musique du groupe reste présente dans mon cœur et dans celui des autres. C’est une grosse fierté d’avoir fait partie de cette aventure.

Tu as collaboré avec de nombreux artistes prestigieux. Peux-tu nous partager un souvenir marquant pour toi ?
Sans réfléchir, le souvenir marquant est lorsque j’ai travaillé avec Juliette Gréco à l’occasion de son dernier album en studio avant son départ. J’étais très intimidé mais elle était très accueillante. J’ai fait des arrangements de beatbox pour l’album et j’ai trouvé incroyable qu’un petit mec de la banlieue sud de Paris se retrouve dans un grand studio avec Gréco. Fabrice Lo Piccolo

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