The Po’Boys – Faire swinguer les mots.

Musique

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Ponteves
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Villecroze

Poupa Claudio, le toulonnais, que vous connaissez sûrement pour ses succès dans le Reggae, ou son émission sur Radio Active est en fait un passionné de Blues. Avec son groupe The Po’Boys, ils sortent leur premier album, avec le soutien de Tandem SMAC.

C’est votre premier album, parle-nous de tes musiciens…

Je suis à la guitare, au chant, et à la compo. J’avais une idée du son et de l’univers que je voulais créer. J’ai beaucoup écouté d’artistes du Mississipi : Robert Johnson, John Lee Hooker, Muddy Waters, ceux qui ont créé le Country Blues… King Didou est à l’harmonica et au chant. On a joué ensemble pendant deux ans dans les Dixie Cats. Puis j’ai signé avec une major dans le Reggae. Mais il me manquait toujours cet album blues. J’y suis retourné en 2000. Au départ, j’ai voulu faire un album en français, mais ça sonnait pas. Mr Moor est à la batterie et aux vocaux. C’est un jeune, très motivé. Il nous a apporté de la pêche pour avancer. J’avais tout prévu dans les morceaux, mais on a travaillé le son ensemble. Je voulais que ça sonne garage, un peu crade, avec de la guitare saturée.

Tandem vous soutient pour cet album…

Tandem me soutient depuis des années. J’ai connu Sylvain Besse au début des années 80. J’ai fait des concerts pour sa première structure : Aspect. Quand j’ai signé avec Islands, il a fait la tournée avec nous, il s’occupait de la relation avec les salles. Mais, comme tout le monde, pour cet album, j’ai déposé une candidature, avec une maquette qui est passée en commission d’écoute. Notre éditeur Angel Sweet Records a trouvé un distributeur, InOuïe distribution : le disque sera dans les bacs à La Fnac et à Cultura et on va tourner un clip. Tandem nous aide également pour la tournée des Voix Départementales et ils nous ont fait faire les premières parties de Cédric Burnside et Slim Paul.

Comment crée-t-on une bonne chanson de Blues ?

Que ce soit dans le blues, la country, la folk ou le reggae, il faut faire swinguer les mots, que ça sonne, sans tomber dans la variété. J’ai fait beaucoup d’efforts en anglais, et une copine prof aux Etats-Unis a corrigé mes textes. Ce sont des paroles autobiographiques : le décès d’un ami, un voyage à Memphis et dans le Mississipi… C’est plus facile de raconter ce que tu as vécu. J’ai beaucoup travaillé le finger picking, une technique où tu joues la basse avec le pouce, et la mélodie avec les autres doigts, comme chez les Black Keys ou Jack White. Il faut pour cela que le batteur soit bien en rythme avec toi. Quant aux riffs, ce sont des gimmicks, très hypnotiques, sur la base d’un ou deux accords, qui te restent dans la tête.

Comment avez-vous choisi les reprises ?

« Police Dog Blues » est un morceau en finger picking que j’ai appris il y a une quarantaine d’années. « Hard time killin’ floor » est beaucoup repris par les groupes du Mississipi, comme « Shake’em on down ». « Down in Mississipi » est une reprise très personnelle, j’ai simplement gardé les accords, Didou y chante avec des choristes. Enfin « Trimmed and burning » est un morceau gospel que les paroissiens chantaient à l’église. Il a notamment été repris par Grateful Dead. On a aussi utilisé des samples : des chants de travail, de prisonniers, des bruits de camions enregistrés là-bas…

Vous jouez bientôt ?

Nous serons à la Fête de la musique à la Garde, en août au festival Blues en Loire, et aussi en Suisse, à Milan, et aux Voix Départementales… Je commence à composer les titres pour un nouvel album. On devrait jouer aussi en avril de l’année prochaine à Clarksdale, Mississipi. Ils programment rarement des groupes européens. J’ai réussi à être remarqué en jouant là-bas, pendant mes voyages, en guitare acoustique-voix, notamment au Ground Zero le club de Morgan Freeman !

Juin 2021