ANGE LECROQ – Le Corbeau d’Argent fête ses cinq ans

Installé à côté de la place de la Liberté à Toulon, le studio Le Corbeau d’Argent propose de la production et de la formation musicale. Nous avons rencontré Ange, son fondateur, musicien passionné qui nous présente sa structure et son nouveau projet en tant qu’artiste. Joyeux anniversaire !

Quel est ton parcours ?

Je suis un peu un autiste de l’art. Dès l’enfance, j’avais un attrait pour le dessin académique et la pratique musicale. J’étais dans des parcours classiques : théorie, solfège, dictée de notes et de rythmes, mais j’ai voulu me détacher de ça pour aller vers quelque chose de plus organique, la guitare, en premier instrument, et le chant, un peu plus secret, car étant enfant, on fait preuve de pudeur quand on chante. A dix-huit ans, je passe mon bac Histoire de l’Art. Je suis dans les arènes de Nîmes, je vois Bob Dylan, et après le concert, je rencontre le fils de Léonard Cohen et là tout bascule. J’ai toujours intellectualisé l’art et la musique, avec une approche trop analytique. Je m’engage alors dans la musicologie à la faculté d’Aix, mais avec un attrait pour les musiques vivantes que ce soit dans la production, l’arrangement ou la performance live. J’y fais des résidences en établissements et finis par rencontrer d’autres musiciens, dont Auba avec qui on a fondé la formation éponyme et sorti un album produit par Manu Digital. S’en sont suivis de nombreux lives et des tremplins vers d’autres opportunités. Puis, j’ai fait ma vie en solo avec un focus sur le studio, j’ai collaboré avec des gens comme Dissonant Nation et réalisé mon premier double single : « Goodbye Mrs Robinson ». Parallèlement, j’ai développé un attrait pour la prise son et me suis formé avec d’autres pros. J’ai aussi exercé dans divers établissements en tant que pédagogue musical, et j’ai voulu mêler cet attrait pour la production, la pédagogie, et la création en fondant Le Corbeau d’Argent.

Quels services proposes-tu ?

J’accompagne les gens, de la formation à la production de projets musicaux, le but étant de perfectionner une personne ou de concrétiser le projet d’un artiste. Je fais du coaching et de la formation autour de la guitare, de la basse, de la MAO, du chant et des percussions mais également des coachings artistiques basés essentiellement sur la performance et l’interprétation. Il y a aussi toute la partie production : prise son, mixage, arrangements, composition sur mesure et du beatmaking et sound design (jingles etc.).

Qu’est-ce qui fait la spécificité du Corbeau d’Argent ?

Je mets l’accent sur l’esprit créatif. Mon dicton est : 50% de tech – nique pour 50% de créativité. Je veux que l’artiste en formation ou en production n’intellectualise pas, qu’il soit dans le ressenti, mais que ce soit carré. On va essayer de trouver la patte de la per – sonne. Le but n’est pas de mettre l’artiste dans mon mood, mais de bosser plus efficacement et surtout de comprendre quelle est l’essence de son art et ce qu’il veut transmettre, en étant au plus près de son âme.

Et tes projets persos en ce moment ?

Marcher (rires) ! Car mon projet actuel, c’est « The Walker », un EP concept aux sonorités blues, folk, vintage rock. Il sortira en février en numérique et avec un pressage vinyle artisanal avec des sillons faits à la main ! En octobre sort le single éponyme, avec un clip. On est dans un monde postapocalyptique dépouillé, à l’abandon moralement, on se croirait un peu dans un épisode de « The Walking Dead ». Ce walker est obligé d’être en introspection, il doit affronter sa nature et la nature. On sent les textures usées, la poussière, la rouille, les vieilles grattes, les sons d’ampli à lampe… A travers la marche, il va chercher les personnes qu’il aime, retourner dans les lieux qu’il aime. Bien sûr ça fait écho à ces dernières années où les gens se sont retrouvés souvent seuls.

Fabrice Lo Piccolo

https://citedesarts.net/tv/videos/studio-de-production-musicale-a-toulon/