Martin Mey – Minimal.

MUSIQUE |

Minimum Ensemble – Le Telegraphe – Toulon

Vendredi 10 décembre 2021

Comme c’est le cas de nombreux artistes, cette pandémie n’a pas empêché le musicien marseillais Martin Mey de rester très actif. Entre une compilation et un podcast, il en a profité pour créer le Minimum Ensemble, que vous pourrez découvrir au Telegraphe ce mois-ci.

Pourquoi as-tu souhaité créer ce Minimum Ensemble ?

C’était pendant la pandémie, ce moment où on était à la maison à cogiter sans pouvoir travailler. Je réfléchissais à comment orienter mes projets. Ce que je préfère faire dans mon métier de musicien, c’est chanter en harmonie, ça me manque quand je suis seul sur scène, cette vibration de chanter à plusieurs, l’expérience de groupe. J’ai voulu trouver de bons chanteurs et chanteuses, mettre l’accent sur la voix. J’avais aussi l’idée de revisiter mon répertoire avec de nouveaux arrangements, sans forcément faire de nouvel album, sous forme vocale et intimiste. A cette même période, mon label m’a confié la curation d’une compilation « Lessismmmmore », avec de nouvelles chansons originales, créées à la maison, intimes et minimalistes. J’ai voulu mélanger ces deux projets, et on a créé Minimum Ensemble.

Quelle est ta définition du minimalisme ?

C’est un courant artistique, en musique mais également en architecture ou en arts plastiques. Moi, je l’interprète comme une manière d’aller à l’essentiel, de retirer le plus d’éléments possibles d’une chanson pour garder ce qui est nécessaire, dans notre cas, les voix, et un peu d’orchestration… le minimum.

Peux-tu nous présenter tes compères ?

Au départ, j’ai cherché des chanteuses, avec un certain type de qualité vocale… J’ai trouvé Capucine Trotobas et Marilou Gérard, qui sont d’excellentes chanteuses, et sont marseillaises comme moi. Puis j’ai cherché une voix d’homme, plus grave que la mienne, et mon choix s’est porté sur Mathieu Poulain aka Oh! Tiger Mountain, que je connais depuis longtemps. On est arrivé à ce groupe de quatre chanteurs, et j’ai voulu intégrer Gaël Blondeau, mon partenaire dans Ghost of Christmas, notre projet electro. C’était la bonne personne pour diffuser les podcasts et des sons depuis la console. Et nous avons intégré également notre ingénieur du son, Olivier Cancellieri.

Justement, pourquoi intégrer des podcasts à vos concerts ?

A la même période que la compil’, le label nous a fait réaliser un podcast qui évoque la création et cette idée de minimalisme. Je le trouve très touchant et très intéressant sur le côté relation à l’artiste. Je suis très consommateur de podcasts. Ça m’a parlé et m’a permis d’imaginer ce projet de live que l’on va jouer au Telegraphe, un spectacle qui ne soit pas qu’un enchainement de chansons, mais aussi un dialogue avec d’autres éléments.

Comment se passe la composition desmorceaux dans le collectif ?

Un des intérêts des formations collectives est de faire la somme d’énergies différentes et complémentaires. Je suis heureux d’avoir trouvé un groupe où les choses fonctionnent bien sur scène, avec une vraie fusion. On crée vraiment un bloc de voix mais avec des individualités assez marquées. On ne veut pas qu’il n’y ait un seul leader vocal, chacun a des morceaux où il chante en lead. C’est très intéressant, et scéniquement c’est original. Parfois Mathieu ou Marilou chantent des morceaux que j’ai écrit. La composition est principalement de mon fait, l’ensemble participe à l’arrangement, et en live c’est vraiment collectif. On peut d’ailleurs penser à mettre ce Minimum Ensemble au service d‘autres projets.

Fabrice Lo Piccolo – Décembre 2021