Olivier Stephan – Le prix de la liberté.

 Les 13 et 14 Janvier au café-Théâtre la 7e vague à La Seyne Sur Mer

Après avoir tourné quelques années avec son spectacle de stand-up, le varois Olivier Stephan revient dès janvier avec une toute nouvelle pièce, « Florence 1990 ». Toujours seul en scène, mais mêlant poésie et émotion, il invoque comme une figure tutélaire la navigatrice Florence Arthaud pour mettre en scène des moments clés de sa propre vie.

Tu tournes depuis quelques temps ton premier spectacle, un petit bilan ?
J’ai fait la première en février 2019, il s’intitulait à l’époque « Trump, Bachar, Tchoupi et moi ». Je l’ai joué à Avignon cette année-là, c’était une super expérience, c’est fatigant mais tu es au cœur du réacteur. J’ai eu des retours constructifs. Il y a eu ce coup d’arrêt en mars 2020, et le spectacle a eu du mal à redémarrer. J’en ai profité pour réécrire beaucoup, le renouvelant à plus de cinquante pour cent. Aujourd’hui, il s’appelle « En finesse ». Il y a plus d’interaction avec le public, plus d’impro. J’ai moins peur de sortir des rails. J’ai une sorte de don de sorcellerie, qui ne sert à rien, je compte les lettres des mots en une fraction de seconde. Je l’ai mis sur scène, je joue avec le public et les mots et phrases qu’ils me donnent.

Ton nouveau spectacle « Florence 1990 » est à propos de Florence Arthaud, pourquoi ce choix ?
J’ai eu envie de me diversifier. J’ai été journaliste sportif pendant quelques années, je suis passionné de sport. Je voulais faire un spectacle autour du sport et de préférence autour d’une grande figure de ce monde-là. J’ai vu le spectacle de deux suisses autour de Federer que j’ai adoré. Et j’ai eu l’idée de m’intéresser à Florence Arthaud. Quand elle gagne la Route du Rhum, je suis ado, j’habite à Lyon et je ne m’intéresse pas du tout à la voile. Pour moi, elle représentait la liberté débridée à l’extrême. Je me suis dit : « on a le droit de vivre comme ça ? ». Je me suis documenté, j’ai lu des bios, j’ai pris des notes et suis passé en phase d’écriture en septembre. Et j’ai fini le spectacle hier ! Ce n’est pas une bio d’Arthaud, je ne raconte pas sa vie. C’est ma vie entrecroisée avec la sienne, un peu comme une sainte patronne que je vais convoquer dans des moments charnières de ma vie, comme un modèle, avec ses excès aussi. Quand j’ai découvert le théâtre, il y a eu ce côté vertige de la liberté. Il y a cette volonté de se dire : « je vais essayer de mener une vie libre et de ne pas me faire dicter ma conduite, on ne choisira pas ma route pour moi ». Elle, elle a réussi cela, même si ça a pu lui coûter cher parfois. C’est le prix de la liberté.

Qu’est-ce que l’on va trouver dans ce spectacle ?
Il y a des parties poétiques, émouvantes, ce qui n’était pas le cas dans le spectacle d’humour. On est plus proche du théâtre. Si tu veux de la vanne, va voir l’autre. Il y a aussi beaucoup de travail sur le son, avec des extraits d’informations et une ambiance musicale années 90, les Pogues, Corynne Charby, Nina Hagen… J’assume le côté nostalgique. C’est moins facile à écrire, mais c’est très excitant. Ados, on était tombé sur un drapeau, à Manosque, avec un pote, et on s’est dit « on va chercher le drapeau ! ». Je raconte ça en mode film d’aventures, comment je monte au poteau, on dirait un koala bourré à la 8.6, sur une perche de Pole Dance ! Je vais faire la première au Café 7e Vague à La Seyne. C’est un lieu parfait pour commencer et l’équipe est bienveillante. Je les ai contactés en leur demandant des créneaux de répétitions et leur ai envoyé une note d’intention. Benjamin m’a répondu : « j’adore ta note d’intention, elle donne envie, tu veux ouvrir la prog 2023 ? ». Il a dit oui sur une feuille A4, c’est incroyable ! En plus, la voile et le théâtre sont deux milieux extrêmement superstitieux, et je fais la première un vendredi 13, c’est un signe !

Fabrice Lo Piccolo

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